PORTALE RIMBAUD
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Arthur Rimbaud
ILLUMINATIONS


Per lungo tempo, sulla scorta della testimonianza di Paterne Berrichon (cognato del poeta), gli editori di Rimbaud hanno avuto l'abitudine di porre le Illuminations "prima" di Une saison en enfer, interpretando Adieu (cioè l'ultima prosa della Saison) come un addio alla Poesia. Ma oggi l'unanimità su tale punto è cessata: per cui, se da un lato c'è chi conserva la vecchia disposizione, dall'altro vi sono molti editori che le collocano "dopo".

La tesi oggi più accreditata è forse quella di André Guyaux, secondo cui alcuni testi delle Illuminations sarebbero stati scritti prima di Une saison en enfer, altri durante, ed altri ancora dopo. Tuttavia, come ha osservato Mario Richter, "a questo problema, nonostante le infinite congetture, nessuno finora ha saputo dare una soluzione plausibile. Forse è un problema destinato a restare senza definitiva soluzione".

A complicare le ricerche e gli studi, rendendo impossibile stabilire l'anteriorità di una delle due opere rispetto all'altra, c'è inoltre il fatto che, a rigor di termini, risulta improprio parlare di un manoscritto per quanto riguarda le Illuminations, le quali sono composte da fogli staccati e non impaginati dal poeta bensì, inizialmente, da mani sconosciute (Verlaine?, Germain Nouveau? Charles de Sivry?), e poi, per la prima pubblicazione su "La Vogue" (maggio-giugno 1886), da Félix Fénéon su incarico di Gustave Kahn. Lo stesso anno, la libreria de "La Vogue" pubblicò le Illuminations in volume.

Dopo questa prima edizione furono ritrovati cinque testi, e precisamente Fairy, Guerre, Génie, Jeunesse I e Solde, che vennero aggiunti ai precedenti nelle Œuvres complètes pubblicate da Vanier nel 1895.

Nel 1912 Paterne Perrichon modificò l'ordinamento dei testi nell'edizione da lui curata per Mercure de France.

Solo nel 1949 Bouillane de Lacoste, sempre per i tipi del Mercure de France, allestì un'edizione critica delle Illuminations, fondata su un attento esame degli autografi allora disponibili, e alla quale han fatto riferimento i successivi editori.

Tuttavia, nell'edizione approntata per Gallimard nel 1972, Antoine Adam, sulla scorta di alcuni studi di Guyaux, separa il frammento "Ô la face cendrée" da Being Beauteous, e distingue altresì da Phrases i frammenti che iniziano con "Une matinée couverte". Qui è stata rispettata questa scelta.



~ ~ ~ ~ ~


INDICE DI PAGINA

Après le déluge
Dopo il diluvio

Enfance
Infanzia

Conte
Racconto

Parade
Parata

Antique
Antico

"Ô la face cendrée..."
"O la faccia cinerea..."

Being Beauteous
Being Beauteous

Vies
Vite


Départ
Partenza

Royauté
Regalità

À une raison
A una ragione

Matinée d'ivresse
Mattinata d'ebbrezza

Phrases
Frasi

"Une matinée couverte..."
"Un mattino coperto..."

Ouvriers
Operai

Les ponts
I ponti


Ville
Città

Ornières
Carreggiate

Villes (I)
Città

Vagabonds
Vagabondi

Villes (II)
Città

Veillées
Veglie

Mystique
Mistico


Aube
Alba

Fleurs
Fiori

Nocturne vulgaire
Notturno volgare

Marine
Marina

Fête d'hiver
Festa d'inverno

Angoisse
Angoscia

Métropolitain
Metropolitano


Barbare
Barbaro

Solde
Saldo

Fairy
Fairy

Guerre
Guerra

Jeunesse
Giovinezza

Promontoire
Promontorio

Scènes
Scene


Soir historique
Sera storica

Bottom
Bottom

H
H

Mouvement
Movimento

Dévotion
Devozione

Démocratie
Democrazia

Génie
Genio



ILLUMINATIONS

banner - Illuminazioni

APRÈS LE DÉLUGE

Aussitôt que l'idée du Déluge se fut rassise,
Un lièvre s'arrêta dans les sainfoins et les clochettes mouvantes et dit sa prière à l'arc-en-ciel à travers la toile de l'araignée.
Oh! les pierres précieuses qui se cachaient, - les fleurs qui regardaient déjà.
Dans la grande rue sale les étals se dressèrent, et l'on tira les barques vers la mer étagée là-haut comme sur les gravures.
Le sang coula, chez Barbe-Bleue, - aux abattoirs,- dans les cirques, où le sceau de Dieu blêmit les fenêtres. Le sang et le lait coulèrent.
Les castors bâtirent. Les "mazagrans" fumèrent dans les estaminets.
Dans la grande maison de vitres encore ruisselante les enfants en deuil regardèrent les merveilleuses images.
Une porte claqua, et sur la place du hameau, l'enfant tourna ses bras, compris des girouettes et des coqs des clochers de partout, sous l'éclatante giboulée.
Madame*** établit un piano dans les Alpes. La messe et les premières communions se célébrèrent aux cent mille autels de la cathédrale.
Les caravanes partirent. Et le Splendide-Hôtel fut bâti dans le chaos de glaces et de nuit du pôle.
Depuis lors, la Lune entendit les chacals piaulant par les déserts de thym, - et les églogues en sabots grognant dans le verger. Puis, dans la futaie violette, bourgeonnante, Eucharis me dit que c'était le printemps.
- Sourds, étang, - écume, roule sur le pont, et par dessus les bois; - draps noirs et orgues, - éclairs et tonnerres - montez et roulez; - Eaux et tristesses, montez et relevez les Déluges.
Car depuis qu'ils se sont dissipés, - oh les pierres précieuses s'enfouissant, et les fleurs ouvertes! - c'est un ennui! et la Reine, la Sorcière qui allume sa braise dans le pot de terre, ne voudra jamais nous raconter ce qu'elle sait, et que nous ignorons.

* * *


DOPO IL DILUVIO

Non appena l'idea del Diluvio si fu placata,
Una lepre si arrestò fra i trifogli e le campanule ondeggianti e disse la sua preghiera all'arcobaleno attraverso la tela del ragno.
Oh! le pietre preziose che si celavano, - i fiori che già guardavano.
Nella grande strada sudicia i banchi si drizzarono, e le barche vennero trascinate verso il mare a scaglioni, lassù, come nelle stampe.
Corse il sangue da Barbablù, - ai mattatoi, - nei circhi, dove il sigillo di Dio fece illividì le finestre. Il sangue e il latte scorsero.
I castori edificarono. I "mazagrans" fumarono nelle osterie.
Nella grande casa di vetri ancora grondante i fanciulli in lutto guardano le splendide immagini.
Una porta sbatté, e sulla piazza del borgo, il bambino roteò le braccia, capito dalle banderuole e dai galli dei campanili di ogni dove, sotto il luminoso acquazzone.
La Signora *** sistemò un pianoforte sulle Alpi. La messa e le prime comunioni vennero celebrate ai centomila altari della cattedrale.
Le carovane partirono. E lo Spendide-Hotel fu costruito nel caos di ghiacci e di notte del polo.
Da allora, la Luna vide gli sciacalli gemere per i deserti di timo, - e le egloghe di zoccoli borbottare nel frutteto. Poi, nella fustaia violetta, germogliante, Eucari mi disse che era primavera.
- Sgorga, stagno, - Schiuma, rotola sul ponte e al di sopra dei boschi; - drappi neri e organi, - lampi e tuono, salite e scorrete; - Acque e tristezze, salite, e ridestate i diluvi.
Poiché da quando si sono dissipati, - oh le pietre preziose che si celavano sottoterra, e i fiori aperti! - è una noia! e la Regina, la Strega che infiamma le braci nel vaso di terra, non vorrà mai raccontarci ciò che ella sa, e che noi ignoriamo.





Arthur bambino
ENFANCE

I

Cette idole, yeux noirs et crin jaune, sans parents ni cour, plus noble que la fable, mexicaine et flamande; son dormaine, azur et verdure insolents, court sur des plages nommées, par des vagues sans vaisseaux, de noms férocement grecs, slaves, celtiques.

A la lisière de la forêt, - les fleurs de rêve tintent, éclatent, éclairent, - la fille à lèvres d'orange, les genoux croisés dans le clair déluge qui sourd des prés, nudité qu'ombrent, traversent et habillent les arcs-en ciel, la flore, la mer.

Dames qui tournoient sur les terrasses voisines de la mer; enfantes et géantes, superbes noires dans la mousse vert-de-gris, bijoux debout sur le sol gras des bosquets et des jardinets dégelés - jeunes mères et grandes soeurs aux regards pleins de pèlerinages - sultanes, princesses de démarche et de costume tyranniques, petites étrangères et personnes doucement malheureuses.
Quel ennui, I'heure du "cher corps" et "cher coeur".

II

C'est elle, la petite morte, derrière les rosiers. - La jeune maman trépassée descend le perron. - La calèche du cousin crie sur le sable. - Le petit frère - (il est aux Indes !) là, devant le couchant, sur le pré d'oeillets. - Les vieux qu'on a enterrés tout droits dans le rempart aux giroflées.

L'essaim des feuilles d'or entoure la maison du général. Ils sont dans le Midi. - On suit la route rouge pour arriver à l'auberge vide. Le château est à vendre; les persiennes sont détachées. - Le curé aura emporté la clef de l'église. - Autour du parc, les loges des gardes sont inhabitées. Les palissades sont si hautes qu'on ne voit que les cimes bruissantes. D'ailleurs il n'y a rien à voir là-dedans.

Les prés remontent aux hameaux sans coqs, sans enclumes. L'écluse est levée. ô les calvaires et les moulins du désert, les îles et les meules!

Des fleurs magiques bourdonnaient. Les talus le berçaient. Des bêtes d'une élégance fabuleuse circulaient. Les nuées s'amassaient sur la haute mer faite d'une éternité de chaudes larmes.

III

Au bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir.

Il y a une horloge qui ne sonne pas.

Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.

Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte.

Il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis, ou qui descend le sentier en courant, enrubannée.

Il y a une troupe de petits comédiens en costumes, aperçus sur la route à travers la lisère du bois.

Il y a enfin, quand l'on a faim et soif, quelqu'un qui vous chasse.

IV

Je suis le saint, en prière sur la terrasse,-comme les bêtes pacifiques paissent jusqu'à la mer de Palestine.

Je suis le savant au fauteuil sombre. Les branches et la pluie se jettent à la croisée de la bibliothèque.

Je suis le piéton de la grand'route par les bois nains; la rumeur des écluses couvre mes pas. Je vois longtemps la mélancolique lessive d'or du couchant.

Je serais bien l'enfant abandonné sur la jetée partie à la haute mer, le petit valet suivant l'allée dont le front touche le ciel.

Les sentiers sont âpres. Les monticules se couvrent de genêts. L'air est immobile. Que les oiseaux et les sources sont loin ! Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant.

V

Qu'on me loue enfin ce tombeau, blanchi à la chaux avec les lignes du ciment en relief - très loin sous terre.

Je m'accoude à la table, la lampe éclaire très vivement ces journaux que je suis idiot de relire, ces livres sans intérêt.

A une distance énorme au-dessus de mon salon souterrain, les maisons s'implantent, les brumes s'assemblent. La boue est rouge ou noire. Ville monstrueuse, nuit sans fin!

Moins haut, sont des égouts. Aux côtés, rien que l'épaisseur du globe. Peut-être les gouffres d'azur, des puits de feu. C'est peut-être sur ces plans que se rencontrent lunes et comètes, mers et fables.

Aux heures d'amertume je m'imagine des boules de saphir, de métal. Je suis maître du silence. Pourquoi une apparence de soupirail blêmirait-elle au coin de la voûte?

* * *


INFANZIA

I

Quest'idolo, occhi neri e crine giallo, senza genitori né corte, più nobile di una favola, messicana e fiamminga; il suo dominio, azzurro e verzura insolenti, si snoda su spiagge nomate, da onde senza vascelli, con nomi ferocemente greci, slavi, celtici.

Al limitare della foresta - i fiori di sogno squillano, esplodono, rischiarano, - la fanciulla dal labbro d'arancia, con le ginocchia incrociate nel chiaro diluvio che sgorga dai prati, nudità che ombreggiano, traversano e vestono gli arcobaleni, la flora, il mare.

Dame che volteggiano sulle terrazze accanto al mare; fanciulle e giganti, nere superbe nel muschio di verderame, gioielli ritti sul terreno grasso dei boschetti e dei giardinetti in disgelo, - giovani madri e sorelle maggiori con gli sguardi pieni di pellegrinaggi, sultane, principesse dal portamento e dal costume tirannici, piccole straniere e persone dolcemente infelici. Che noia, l'ora del "caro corpo" e del "caro cuore".

II

È lei, la piccola morta, dietro i rosai. - La giovane mamma defunta scende la gradinata. - Il calesse del cugino stride sulla sabbia. - Il fratellino piccolo (è in India!) lì, davanti al tramonto sul prato di garofani. - I vecchi che furono seppelliti in piedi nel terrapieno delle violacciocche.

Lo sciame delle foglie d'oro avvolge la casa del generale. Si trovano nel Mezzogiorno. - Si segue la strada rossa per giungere alla locanda vuota. Il castello è in vendita; le persiane sono staccate. - Il curato dev'essersi portato via la chiave della chiesa. - Intorno al parco, i chioschi delle guardie sono disabitati. Le palizzate sono così alte che si vedono soltanto le cime fruscianti. Del resto non c'è niente da fare lì dentro.

I prati risalgono verso i casolari senza galli, senza incudini. La chiusa è alzata. Oh i calvari e i mulini del deserto, le isole e i mucchi di fieno!

Fiori magici ronzavano. I pendii lo cullavano. Circolavano bestie di un'eleganza favolosa. Le nubi si ammassavano sull'alto mare fatto di un'eternità di calde lacrime.

III

Nel bosco c'è un uccello, il suo canto vi ferma e vi fa arrossire.

C'è una pendola che non suona.

C'è un acquitrino con un nido di bestie bianche.

C'è una cattedrale che scende e un lago che sale.

C'è una piccola carrozza abbandonata nel bosco ceduo, o che scende di corsa per il sentiero, infiocchettata.

C'è una compagnia di piccoli attori in costume, intravisti sulla strada attraverso gli ultimi alberi del bosco.

C'è infine, quando si ha fame e sete, qualcuno che ci scaccia.

IV

Io sono il santo, in preghiera sulla terrazza, - come la bestie pacifiche pascolano fino al mare di Palestina.

Sono il sapiente dalla poltrona scura. Pioggia e fronde si buttano contro la finestra della biblioteca.

Sono il viandante della strada maestra nei boschi nani; il rumore delle chiuse copre i miei passi. Osservo a lungo il malinconico bucato d'oro del tramonto.

Potrei proprio essere il fanciullo abbandonato sul molo che si slancia verso l'alto mare, il piccolo valletto che cammina lungo il viale, la cui fronte tocca il cielo.

I sentieri sono aspri. I dossi si ricoprono di ginestre. L'aria è immobile. Come sono lontani gli uccelli e le sorgenti! Non può esserci che la fine del mondo, più in là.

V

Che mi si affitti dunque questa tomba, imbiancata a calce e con le linee di cemento in rilievo - lontanissimo sotterra.

Mi appoggio al tavolo coi gomiti, la lampada rischiara vivamente questi giornali che stupidamente rileggo, questi libri privi d'interesse.

A enorme distanza sopra questo salotto sotterraneo, s'impiantano case, si addensano le brume. Il fango è rosso o nero. Città mostruosa, notte senza fine!

Meno in alto, ci sono delle fogne. Ai lati, soltanto lo spessore del globo. Forse voragini d'azzurro, pozzi di fuoco. Forse è su questi piani che s'incontrano lune e comete, mari e favole.

Nelle ore d'amarezza immagino sfere di zaffiro, di metallo. Sono padrone del silenzio. Perché mai una parvenza di spiraglio dovrebbe impallidire all'angolo della volta?





Rimbaud 1
CONTE

Un Prince était vexé de ne s'être employé jamais qu'à la perfection des générosités vulgaires. Il prévoyait d'étonnantes révolutions de l'amour, et soupçonnait ses femmes de pouvoir mieux que cette complaisance agrémentée de ciel et de luxe. Il voulait voir la vérité, l'heure du désir et de la satisfaction essentiels. Que ce fût ou non une aberration de piété, il voulut. Il possédait au moins un assez large pouvoir humain.
Toutes les femmes qui l'avaient connu furent assassinées. Quel saccage du jardin de la beauté! Sous le sabre, elles le bénirent. Il n'en commanda point de nouvelles. - Les femmes réapparurent.
Il tua tous ceux qui le suivaient, après la chasse ou les libations. - Tous le suivaient.
Il s'amusa à égorger les bêtes de luxe. Il fit flamber les palais. Il se ruait sur les gens et les taillait en pièces. - la foule, les toits d'or, les belles bêtes existaient encore.
Peut-on s'extasier dans la destruction, se rajeunir par la cruauté! Le peuple ne murmura pas. Personne n'offrit le concours de ses vues.
Un soir il galopait fièrement. Un Génie apparut, d'une beauté ineffable, inavouable même. De sa physionomie et de son maintien ressortait la promesse d'un amour multiple et complexe! d'un bonheur indicible, insupportable même! Le Prince et le Génie s'anéantirent probablement dans la santé essentielle. Comment n'auraient-ils pas pu en mourir Ensemble donc ils moururent.
Mais ce Prince décéda, dans son palais, à un âge ordinaire. Le prince était le Génie. Le Génie était le Prince. La musique savante manque à notre désir.

* * *


RACCONTO

Un Principe era irritato per essersi dedicato sempre e soltanto alla perfezione delle generosità volgari. Prevedeva stupefacenti rivoluzioni dell'amore, e sospettava le sue donne di poter dare qualcosa di meglio di quella compiacenza ornata di cielo e di lusso. Voleva vedere la verità, l'ora del desiderio e dell'appagamento essenziali. Fosse, o no, un'aberrazione di pietà, egli volle. Possedeva almeno un potere umano assai vasto.
Tutte le donne che lo avevano conosciuto furono assassinate. Che strage nel giardino della bellezza! Sotto la sciabola, lo benedirono. Non ne ordinò di nuove. - Le donne ricomparvero.
Uccise tutti coloro che lo seguivano, dopo la caccia o le libagioni. - Tutti lo seguivano.
Si divertì a sgozzare gli animali di lusso. Diede fuoco ai palazzi. Si avventava sulla gente e la faceva a pezzi. - La folla, i tetti d'oro, i begli animali esistevano ancora.
È mai possibile estasiarsi nella distruzione, ringiovanire mediante la crudeltà? Il popolo non mormorò. Nessuno offrì l'ausilio delle proprie opinioni.
Una sera, galoppava superbo. Un Genio apparve, d'una bellezza ineffabile, anzi inconfessabile. Dalla sua fisionomia e dal suo portamento emanava la promessa di un amore molteplice e complesso! di una gioia indicibile, anzi insopportabile! Il Principe e il Genio si annientarono probabilmente nella salute essenziale. Come avrebbero potuto non morirne? Insieme dunque morirono.
Ma quel principe spirò nel suo palazzo, a un'età normale. Il Principe era il Genio. Il Genio era il Principe.
La musica sapiente manca al nostro desiderio.






PARADE

Des drôles très solides. Plusieurs ont exploité vos mondes. Sans besoins, et peu pressés de mettre en oeuvre leurs brillantes facultés et leur expérience de vos consciences. Quels hommes mûrs! Des yeux hébétés à la façon de la nuit d'été, rouges et noirs, tricolores, d'acier piqué d'étoiles d'or; des faciès déformés, plombés, blêmis, incendiés; des enrouements folâtres ! La démarche cruelle des oripeaux! - Il y a quelques jeunes, - comment regarderaient-ils Chérubin? - pourvus de voix effrayantes et de quelques ressources dangereuses. On les envoie prendre du dos en ville, affublés d'un luxe dégoûtant.
ô le plus violent Paradis de la grimace enragée ! Pas de comparaison avec vos Fakirs et les autres bouffonneries scéniques. Dans des costumes improvisés avec le goût du mauvais rêve ils jouent des complaintes, des tragédies de malandrins et de demi-dieux spirituels comme l'histoire ou les religions ne l'ont jamais été. Chinois, Hottentots, bohémiens, niais, hyènes, Molochs, vieilles démences, démons sinistres, ils mêlent les tours populaires, maternels, avec les poses et les tendresses bestiales. Ils interpréteraient des pièces nouvelles et des chansons "bonnes filles". Maîtres jongleurs, ils transforment le lieu et les personnes, et usent de la comédie magnétique. Les yeux flambent, le sang chante, les os s'élargissent, les larmes et des filets rouges ruissellent. Leur raillerie ou leur terreur dure une minute, ou des mois entiers.
J'ai seul la clef de cette parade sauvage.

* * *


PARATA

Tipacci ben piantati. Parecchi di loro hanno sfruttato i vostri mondi. Senza bisogni, e poco ansiosi di usare le loro brillanti facoltà e la loro esperienza delle vostre coscienze. Che uomini maturi! Occhi ebeti come lo la notte d'estate, rossi e neri, tricolori, acciaio picchettato di stelle d'oro; ceffi deformi, plumbei, lividi, avvampati; raucedini folleggianti! L'andatura crudele degli orpelli! - Ci sono alcuni giovani, - come potrebbero guardare Cherubino? - provvisti di voce spaventevole e di qualche pericolosa risorsa. Li mandano a farsi le ossa in città, agghindati con un lusso disgustoso.
Oh il più violento Paradiso della smorfia rabbiosa! Nessun confronto con i vostri Fachiri e con le altre buffonate sceniche. In costumi improvvisati col gusto d'un brutto sogno recitano lamenti, tragedie di malandrini e di semidei spiritosi come la storia o le religioni non lo sono mai state. Cinesi, Ottentotti, zingari, sciocchi, iene, Mòloc, vecchie demenze, sinistri demoni, mischiano i materni toni popolareschi con pose e tenerezze bestiali. Potrebbero interpretare nuove commedie e canzoncine per ragazzine. Giocolieri provetti, trasformano il luogo e le persone, e si servono della commedia magnetica. Gli occhi fiammeggiano, il sangue canta, le ossa si dilatano, grondano le lacrime e rivoletti rossi zampillano. Il loro scherno e il loro terrore dura un minuto, o mesi interi.
Io solo ho la chiave di questa parata selvaggia.





Rimbaud 2
ANTIQUE

Gracieux fils de Pan! Autour de ton front couronné de fleurettes et de baies tes yeux, des boules précieuses, remuent. Tachées de lies brunes, tes joues se creusent. Tes crocs luisent. Ta poitrine ressemble à une cithare, des tintements circulent dans tes bras blonds. Ton coeur bat dans ce ventre où dort le double sexe. Promène-toi, la nuit, en mouvant doucement cette cuisse, cette seconde cuisse et cette jambe de gauche.

* * *


ANTICO

Grazioso figlio di Pan! Intorno alla fronte incoronata di fiorellini e di bacche i tuoi occhi, preziose sfere, si muovono. Chiazzate di fecciea bruna, le tue guance si incavano. Le zanne rilucono. Il petto assomiglia a una cetra, e tintinnii circolano nelle tue braccia bionde. Il tuo cuore batte nel petto dove dorme il duplice sesso. Tu passeggia, di notte, muovendo dolcemente questa coscia e questa gamba a sinistra.






"Ô LA FACE CENDRÉE..."

Ô la face cendrée, lécusson de crin, les bras de cristal! Le canon sur lequel je dois m'abattre à travers la mêlée des arbres et de l'air léger!

* * *


"OH LA FACCIA CINEREA..."

Oh la faccia cinerea, lo scudo di crine, le braccia di cristallo! Il cannone sul quale devo abbattermi attraverso la mischia degli alberi e dell'aria leggera!






BEING BEAUTEOUS

Devant une neige un Être de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter, s'élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré, des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les couleurs propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frissons s'élèvent et grondent et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements mortels et les rauques musiques que le monde, loin derrière nous, lance sur notre mère de beauté, - elle recule, elle se dresse. Oh ! nos os sont revêtus d'un nouveau corps amoureux.

* * *


BEING BEAUTEOUS

Davanti a uno sfondo di neve un Essere di Bellezza d'alta statura. Sibili di morte e cerchi di musica sorda fanno salire, allargarsi e tremare come uno spettro questo corpo adorato; ferite scarlatte e nere esplodono nelle carni superbe. I colori propri della vita si incupiscono, danzano, e si sprigionano intorno alla Visione, sul cantiere. E i brividi s'innalzano e rombano, e il sapore forsennato di questi effetti caricandosi dei sibili mortali e delle rauche musiche che il mondo, lontano dietro di noi, lancia sulla nostra madre di bellezza, - essa indietreggia, si erge. Oh! le nostre ossa sono rivestite di un nuovo corpo amoroso.






VIES

I

Ô les énormes avenues du pays saint, les terrasses du temple! Qu'a-t-on fait du brahmane qui m'expliqua les Proverbes? D'alors, de là-bas, je vois encore même les vieilles! Je me souviens des heures d argent et de soleil vers les fleuves, la main de la compagne sur mon épaule, et de nos caresses debout dans les plaines poivrées. - Un envol de pigeons écarlates tonne autour de ma pensée - Exilé ici, j ai eu une scène où jouer les chefs-d'oeuvre dramatiques de toutes les littératures. Je vous indiquerais les richesses inouïes. J'observe l'histoire des trésors que vous trouvâtes. Je vois la suite! Ma sagesse est aussi dédaignée que le chaos. Qu'est mon néant, auprès de la stupeur qui vous attend?

II

Je suis un inventeur bien autrement méritant que tous ceux qui m'ont précédé; un musicien même, qui ai trouvé quelque chose comme la clef de l'amour. A présent, gentilhomme d'une campagne aigre au ciel sobre, j'essaye de m'émouvoir au souvenir de l'enfance mendiante, de l'apprentissage ou de l'arrivée en sabots, des polémiques, des cinq ou six veuvages, et quelques noces où ma forte tête m'empêcha de monter au diapason des camarades. Je ne regrette pas ma vieille part de gaîté divine: l'air sobre de cette aigre campagne alimente fort activement mon atroce scepticisme. Mais comme ce scepticisme ne peut désormais être mis en oeuvre, et que d'ailleurs je suis dévoué à un trouble nouveau, - j'attends de devenir un très méchant fou.

III

Dans un grenier où je fus enfermé à douze ans j'ai connu le monde, j'ai illustré la comédie humaine. Dans un cellier j'ai appris l'histoire. A quelque fête de nuit dans une cité du Nord, j'ai rencontré toutes les femmes des anciens peintres. Dans un vieux passage à Paris on m'a enseigné les sciences classiques. Dans une magnifique demeure cernée par l'Orient entier j'ai accompli mon immense et passé mon illustre retraite. J'ai brassé mon sang. Mon devoir m'est remis. Il ne faut même plus songer à cela. Je suis réellement d'outre-tombe, et pas de commissions.
* * *


VITE

I

Oh! gli enormi viali del paese santo, le terrazze del tempio! Che ne hanno fatto, del bramino che mi spiegò i Proverbi? Da allora, di laggiù, io vedo ancora perfino le vecchie! Ricordo le ore d'argento e di sole verso i fiumi, la mano della campagna sulla mia spalla, e le nostre carezze in piedi nelle pianure aromatiche. - Un involo di piccioni scarlatti tuona intorno al mio pensiero. - Esiliato qui, ho avuto una ribalta su cui rappresentare i capolavori drammatici di tutte le letterature. Potrei indicarvi le inaudite ricchezze. Osservo la storia dei tesori che trovaste. Ne vedo il seguito! La mia saggezza è disdegnata quanto il caos. Coc'è il mio niente, in confronto allo stupore che vi attende?

II

Sono un inventore ben più meritevole di tutti quelli che mi hanno preceduto; anzi un musicista, che ha trovato qualcosa come la chiave dell'amore. Adesso, gentiluomo di un'aspra campagna dal cielo sobrio, tento di commuovermi al ricordo dell'infanzia mendica, dell'apprendistato o dell'arrivo in zoccoli, delle polemiche, delle cinque o sei vedovanze, e di qualche bisboccia in cui il mio forte cervello mi impedì di salire al diapason dei colleghi. Non rimpiango la mia vecchia parte di letizia divina: l'aria sobria di questa aspra campagna alimenta molto attivamente il mio atroce scetticismo. Ma poiché ormai questo scetticismo non può ormai essere adoperato, e siccome, d'altra parte, sono dedito ad un nuovo turbamento, - aspetto di diventare un pazzo molto cattivo.

III

In un solaio dove fui rinchiuso a dodici anni ho conosciuto il mondo, illustrato la commedia umana. In una cantina ho imparato la storia. A qualche festa notturna in una città del Nord, ho incontrato tutte le donne dei pittori antichi. In un vecchio vicolo di Parigi mi hanno insegnato le scienze classiche. In una splendida dimora circondata dall'intero Oriente ho compiuto la mia opera immensa e il mio illustre ritiro. Ho rimescolato il mio sangue. Il mio dovere mi è rimesso. Non è più il caso nemmeno di pensarci. Sono realmente d'oltretomba, e niente commissioni.






Particolare - Rimbaud
DÉPART

Assez vu. La vision s'est rencontrée à tous les airs. Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours. Assez connu. Les arrêts de la vie. - ô Rumeurs et Visions! Départ dans l'affection et le bruit neufs!

* * *


PARTENZA

Visto abbastanza. La visione l'abbiamo incontrata ad ogni aria. Avuto abbastanza. Frastuono delle città, la sera, e al sole, e sempre. Conosciuto abbastanza. I decreti della vita. - Oh Frastuoni e Visioni! Partenza nell'affetto e nel rumore nuovi!






ROYAUTÉ

Un beau matin, chez un peuple fort doux, un homme et une femme superbes criaient sur la place publique. "Mes amis, je veux qu elle soit reine!" "Je veux être reine!" Elle riait et tremblait. Il parlait aux amis de révélation, d'épreuve terminée. Ils se pâmaient l'un contre l'autre.
En effet ils furent rois toute une matinée où les tentures carminées se relevèrent sur les maisons, et tout l'après-midi, où ils s'avancèrent du côté des jardins de palmes.

* * *


REGALITÀ

Un bel mattino, presso un popolo dolcissimo, un uomo e una donna stupendi gridavano sulla pubblica piazza; "Amici, voglio che lei sia regina!" "Voglio esser regina!" Ella rideva e tremava. Lui parlava agli amici di rivelazione, di prova conclusa. Si estasiavano l'uno contro l'altra.
In effetti, regnarono per tutta una mattina, durante la quale gli arazzi color carminio si rialzarono sulle case, e per tutto un pomeriggio, durante il quale si spinsero verso i giardini delle palme.






À UNE RAISON

Un coup de ton doigt sur le tambour décharge tous les sons et commence la nouvelle harmonie.

Un pas de toi, c'est la levée des nouveaux hommes et leur en-marche.

Ta tête se détourne: le nouvel amour! Ta tête se retourne, - le nouvel amour!

"Change nos lots, crible les fléaux, à commencer par le temps", te chantent ces enfants. "Élève n'importe où la substance de nos fortunes et de nos voeux" on t'en prie.

Arrivée de toujours, qui t'en iras partout.

* * *


A UNA RAGIONE
Un colpo del tuo dito sul tamburo scatena tutti i suoni e dà inizio alla nuova armonia

Un tuo passo, è il levarsi degli uomini nuovi e la loro marcia!

Tu volgi altrove il capo: l'amore nuovo! Tu volgi indietro il capo, - l'amore nuovo!

"Muta le nostre sorti, crivella i flagelli, a cominciare dal tempo", ti cantano questi fanciulli. "Erigi, non importa dove, la sostanza delle nostre fortune e dei nostri voti", ti implorano.

Giunta da sempre, tu che andrai ovunque.





Rimbaud 4
MATINÉE D'IVRESSE

Ô mon Bien! Ô mon Beau! Fanfare atroce où je ne trébuche point! chevalet féerique! Hourra pour l'oeuvre inouïe et pour Ie corps merveilleux, pour la première fois! Cela commença sous les rires des enfants, cela finira par eux. Ce poison va rester dans toutes nos veines même quand, la fanfare tournant, nous serons rendus à l'ancienne inharmonie. ô maintenant nous si digne de ces tortures ! rassemblons fervemment cette promesse surhumaine faite à notre corps et à notre âme créés: cette promesse, cette démence ! L'élégance, la science, la violence ! On nous a promis d'enterrer dans l'ombre l'arbre du bien et du mal, de déporter les honnêtetés tyranniques, afin que nous amenions notre très pur amour. Cela commença par quelques dégoûts et cela finit, - ne pouvant nous saisir sur-le-champ de cette éternité, - cela finit par une débandade de parfums.
Rire des enfants, discrétion des esclaves, austérité des vierges, horreur des figures et des objets d'ici, sacrés soyez-vous par le souvenir de cette veille. Cela commençait par toute la rustrerie, voici que cela finit par des anges de flamme et de glace.
Petite veille d'ivresse, sainte! quand ce ne serait que pour le masque dont tu as gratifié. Nous t'affirmons, méthode! Nous n'oublions pas que tu as glorifié hier chacun de nos âges. Nous avons foi au poison. Nous savons donner notre vie tout entière tous les jours.
Voici le temps des Assassins.

* * *


MATTINATA D'EBBREZZA

Oh mio Bene! Oh mio Bello! Fanfara atroce in cui non vacillo! Cavalletto fatale! Urrà per l'opera inaudita e per il corpo meraviglioso, per la prima volta! Ebbe inizio fra le risate dei bimbi, finirà con loro. Questo veleno resterà in tutte le nostre vene anche quando, voltasi altrove la fanfara, verremo restituiti all'antica disarmonia. Oh adesso, noi così degni di queste torture! raduniamo con fervore la sovrumana promessa fatta al nostro corpo e alla nostra anima creati: questa promessa, questa demenza! L'eleganza, la scienza, la violenza! Ci hanno promesso di sotterrare nell'ombra l'albero del bene e del male, di deportare le onestà tiranniche, affinché recassimo il nostro purissimo amore. La cosa cominciò con qualche nausea e finì, - non potendo impadronirci subito di quell'eternità, - finì con un'ondata di profumi.
Riso dei bimbi, discrezione degli schiavi, austerità delle vergini, orrore degli volti e degli oggetti di qui, siate santificati dal ricordo di questa vigilia. Era iniziata rozzamente, ecco che finisce con angeli di fiamma e di ghiaccio.
Breve vigilia d'ebbrezza, santa! non foss'altro per la maschera di cui ci hai gratificati. Noi ti affermiamo, metodo! Noi non dimentichiamo che ieri hai glorificato ciascuna delle nostre età. Noi abbiamo fede nel veleno. Sappiamo donare ogni giorno la nostra vita intera.
Questo è il tempo degli Assassini.






PHRASES

Quand le monde sera réduit en un seul bois noir pour nos quatre yeux étonnés, - en une plage pour deux enfants fidèles, - en une maison musicale pour notre claire sympathie, - je vous trouverai.
Qu'il n'y ait ici-bas qu'un vieillard seul, calme et beau, entouré d'un "luxe inouï", - et je suis à vos genoux.
Que j'aie réalisé tous vos souvenirs, - que je sois celle qui sait vous garrotter, - je vous étoufferai.

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Quand nous sommes très forts, - qui recule? très gais, - qui tombe de ridicule? Quand nous sommes très méchants, que ferait-on de nous.
Parez-vous, dansez, riez. - Je ne pourrai jamais envoyer l'Amour par la fenêtre.

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- Ma camarade, mendiante, enfant monstre! comme ça t'est égal, ces malheureuses et ces manoeuvres, et mes embarras. Attache-toi à nous avec ta voix impossible, ta voix! unique flatteur de ce vil désespoir. tes de fraternité, il sonne une cloche de feu rose dans les nuages.

* * *


FRASI

Quando il mondo sarà ridotto ad un solo bosco nero per i nostri quattro occhi stupiti, - a una spiaggia per due fanciulli fedeli, - a una casa musicale per la nostra chiara simpatia, - io ti troverò.
Non ci sia quaggiù che un vecchio solitario, calmo e bello, circondato da un "lusso inaudito", - e io sarò alle tue ginocchia.
Che io abbia realizzato tutti i tuoi ricordi, - che io sia colei che sa legarti strettamente, - ti soffocherò.

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Quando siamo assai forti, - chi arretra? Assai lieti - chi muore dal ridicolo? Quando siamo veramente cattivi, - che fare di noi?
Adornatevi, danzate, ridete. - Io non potrò mai buttare l'Amore dalla finestra.

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- Compagna mia, mendicante, fanciulla portentosa! come ti sono indifferenti, queste sventurate e queste manovre, e i miei imbarazzi. Attaccati a noi con la tua voce impossibile, la tua voce! Unica lusinga di questa vile disperazione.






"UNE MATINÉE COUVERTE..."

Une matinée couverte, en Juillet. Un goût de cendres vole dans l'air; - une odeur de bois suant dans l'âtre, - les fleurs rouies - le saccage des promenades - la bruine des canaux par les champs - pourquoi pas déjà les joujoux et l'encens?

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J'ai tendu des cordes de clocher à clocher; des guirlandes de fenêtre à fenêtre; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse.

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Le haut étang fume continuellement. Quelle sorcière va se dresser sur le couchant blanc? Quelles violettes frondaisons vont descendre?

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Pendant que les fonds publics s'écoulent en fêtes de fraternité, il sonne une cloche de feu rose dans les nuages.

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Avivant un agréable goût d'encre de Chine une poudre noire pleut doucement sur ma veillée. - Je baisse les feux du lustre, je me jette sur le lit, et tourné du côté de l'ombre je vous vois, mes filles! mes reines!

* * *


"UN MATTINO COPERTO..."

Un mattino coperto, in luglio. Un sapore di ceneri aleggia nell'aria; un odore di legna che trasuda nel focolare, - i fiori macerati, - la devastazione delle passeggiate - la nebbia piovosa dei canali per i campi - perché non già i balocchi e l'incenso?

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Ho teso corde da campanile a campanile; ghirlande da finestra a finestra; catene d'oro da stella a stella, e danzo.

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L'alto stagno fuma continuamente. Quale strega sta per ergersi sul tramonto bianco? Quali fronde violette stanno per scendere?

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Mettere il denaro pubblico scorre in feste di fraternità, una campana di fuoco rosa rintocca fra le nubi.

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Rianimando un gradevole sentore d'inchiostro di China, una polvere nera piove dolcemente sulla mia veglia. - Attenuo le luci del lampadario, mi butto sul letto, e, girato dalla parte dell'ombra, vedo voi, mie ragazze! mie regine!





Posta per Arthur
OUVRIERS

Ô cette chaude matinée de février. Le sud inopportun vint relever nos souvenirs d'indigents absurdes, notre jeune misère.
Henrika avait une jupe de coton à carreau blanc et brun, qui a dû être portée au siècle dernier, un bonnet à rubans, et un foulard de soie. C'était bien plus triste qu'un deuil. Nous faisions un tour dans la banlieue. Le temps était couvert et ce vent du Sud excitait toutes les vilaines odeurs des jardins ravagés et des prés desséchés.
Cela ne devait pas fatiguer ma femme au même point que moi. Dans une flache laissée par l'inondation du mois précédent à un sentier assez haut elle me fit remarquer de très petits poissons.
La ville, avec sa fumée et ses bruits de métiers, nous suivait très loin dans les chemins. ô I'autre monde, I'habitation bénie par le ciel et les ombrages! Le Sud me rappelait les misérables incidents de mon enfance, mes désespoirs d été, l'horrible quantité de force et de science que le sort a toujours éloignée de moi. Non! nous ne passerons pas l'eté dans cet avare pays où nous ne serons jamais que des orphelins fiancés. Je veux que ce bras durci ne traîne plus une chère image.

* * *


OPERAI

Oh quella calda mattinata di febbraio. Il Sud inopportuno venne a rianimare i nostri ricordi di indigenti assurdi, la nostra giovane miseria.
Henrika aveva una gonna di cotone a quadretti bianchi e bruni, di quelle che si dovevano portare nel secolo scorso, una cuffia coi nastri, e un fazzoletto di seta. Era ancor più triste di un lutto. Facevamo un giro in periferia. Il cielo era coperto, e quel vento del Sud eccitava tutti i cattivi odori dei giardini devastati e dei prati inariditi.
Questo sembrava stancare mia moglie meno di me. In una pozzanghera lasciata dall'inondazione del mese precedente su un sentiero assai alto, mi fece notare dei minuscoli pesciolini.
La città, col suo fumo e coi rumori dei suoi telai, ci seguiva lontanissimo per i sentieri. Oh l'altro mondo, l'abitazione benedetta del cielo e dall'ombra verde! Il Sud mi ricordava gli incidenti miserabili della mia infanzia, le mie estati disperate, l'orribile quantità di forza e di scienza che la sorte ha sempre allontanato da me. No! non passeremo l'estate in questo avaro paese dove non saremo mai altro che orfani fidanzati. Voglio che questo braccio indurito non regga più una cara immagine.






LES PONTS

Des ciels gris de cristal. Un bizarre dessin de ponts, ceux-ci droits, ceux-là bombés, d'autres descendant ou obliquant en angles sur les premiers, et ces figures se renouvelant dans les autres circuits éclairés du canal, mais tous tellement longs et légers que les rives, chargées de dômes s'abaissent et s'amoindrissent. Quelques uns de ces ponts sont encore chargés de masures. D'autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets. Des accords mineurs se croisent, et filent, des cordes montent des berges. On distingue une veste rouge, peut-être d'autres costumes et des instruments de musique. Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants d'hymnes publics? L'eau est grise et bleue, large comme un bras de mer. - Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie.

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I PONTI

Cieli grigi di cristallo. Un bizzarro disegno di ponti, dritti alcuni, altri convessi, altri in discesa oppure obliqui ad angolo sui primi, e queste figure si rinnovano negli altri circuiti illuminati del canale, ma tutti così lunghi e leggeri che le rive, cariche di cupole, si abbassano e si rimpiccioliscono. Qualcuno di questi ponti è ancora coperto di cupole. Altri reggono alberi, segnali, fragili parapetti. Accordi minori s'intersecano e filano, funi risalgono sulle rive. Si distingue una giubba rossa, forse alcuni vestiti e alcuni strumenti musicali. Sono arie popolari, brani di concerti aristocratici, residui di inni pubblici? L'acqua è grigia e azzurra, larga come un braccio di mare. - Un raggio bianco, cadendo dall'alto del cielo, annienta questa commedia.






VILLE

Je suis un éphémère et point trop mécontent citoyen d'une métropole crue moderne parce que tout goût connu a été éludé dans les ameublements et l'extérieur des maisons aussi bien que dans le plan de la ville. Ici vous ne signaleriez les traces d'aucun monument de superstition. La morale et la langue sont réduites à leur plus simple expression, enfin! Ces millions de gens qui n'ont pas besoin de se connaître amènent si pareillement l'éducation, le métier et la vieillesse, que ce cours de vie doit être plusieurs fois moins long que ce qu'une statistique folle trouve pour les peuples du continent. Aussi comme, de ma fenêtre, je vois des spectres nouveaux roulant à travers l'épaisse et éternelle fumée de charbon, - notre ombre des bois, notre nuit d'été! - des Érynnyes nouvelles, devant mon cottage qui est ma patrie et tout mon coeur puisque tout ici ressemble à ceci, - la Mort sans pleurs, notre active fille et servante, un Amour désespéré, et un joli Crime piaulant dans la boue de la rue.

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CITTÀ

Sono un effimero e non troppo scontento cittadino di una metropoli ritenuta moderna perché ogni gusto conosciuto vi è stato eluso nell'arredamento e nell'esterno delle case, come nella pianta della città. Qui non potreste segnalare traccia di un solo monumento di superstizione. La lingua e la morale sono ridotte alla loro più semplice espressione, finalmente! Questi milioni di persone che non hanno bisogno di conoscersi portano avanti di pari passo educazione, mestiere e vecchiaia, tanto che il corso delle loro vite dev'essere molto meno lungo di quello che una folle statistica riscontra per i popoli del continente. E allora come, dalla mia finestra, vedo nuovi spettri che errano attraverso il denso eterno fumo di carbone, - la nostra ombra boschiva, la nostra notte d'estate! - Erinni nuove, davanti al mio cottage che è la mia patria e tutto il mio cuore, dato che qui tutto somiglia a questo, - la Morte illacrimata, nostra attiva figlia ed ancella, un Amore disperato, e un grazioso Delitto che geme nel fango della strada.






ORNIÈRES

À droite l'aube d'été éveille les feuilles et les vapeurs et les bruits de ce coin du parc, et les talus de gauche tiennent dans leur ombre violette les mille rapides ornières de la route humide. Défilé de féeries. En effet: des chars chargés d'animaux de bois doré, de mâts et de toiles bariolées, au grand galop de vingt chevaux de cirque tachetés, et les enfants et les hommes sur leurs bêtes les plus étonnantes; - vingt véhicules, bossés, pavoisés et fleuris comme des carrosses anciens ou de contes, pleins d'enfants attifés pour une pastorale suburbaine. - Même des cercueils sous leur dais de nuit dressant les panaches d'ébène, filant au trot des grandes juments bleues et noires.

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CARREGGIATE

A destra l'alba d'estate sveglia le foglie e i vapori e i rumori di quest'angolo del parco, e i declivi a sinistra trattengono nella loro ombra violacea le mille veloci carreggiate della strada umida. Sfilata di fantasmagorie. Infatti: carri carichi di animali di legno dorato, di pennoni e di teli variopinti, al gran galoppo di venti cavalli da circo pezzati, e bambini e uomini sulle bestie più sorprendenti; - venti veicoli, sbalzati, pavesati e fioriti come carrozze antiche o da favola, pieni di bambini agghindati per una pastorale suburbana. - Perfino catafalchi, sotto i loro baldacchini notturni contro gli erti pennacchi d'ebano, che filano al trotto delle grandi giumente azzurre e nere.





Rimbaud 5
VILLES (I)

Ce sont des villes! C'est un peuple pour qui se sont montés ces Alleghanys et ces Libans de rêve! Des chalets de cristal et de bois qui se meuvent sur des rails et des poulies invisibles. Les vieux cratères ceints de colosses et de palmiers de cuivre rugissent mélodieusement dans les feux. Des fêtes amoureuses sonnent sur les canaux pendus derrière les chalets. La chasse des carillons crie dans les gorges. Des corporations de chanteurs géants accourent dans des vêtements et des oriflammes éclatants comme la lumière des cimes. Sur les plates-formes au milieu des gouffres les Rolands sonnent leur bravoure. Sur les passerelles de l'abîme et les toits des auberges l'ardeur du ciel pavoise les mâts. L'écroulement des apothéoses rejoint les champs des hauteurs où les centauresses séraphiques évoluent parmi les avalanches. Au-dessus du niveau des plus hautes crêtes, une mer troublée par la naissance éternelle de Vénus, chargée de flottes orphéoniques et de la rumeur des perles et des conques précieuses, - la mer s'assombrit parfois avec des éclats mortels. Sur les versants des moissons de fleurs grandes comme nos armes et nos coupes, mugissent. Des cortèges de Mabs en robes rousses, opalines, montent des ravines. Là-haut, les pieds dans la cascade et les ronces, les cerfs tettent Diane. Les Bacchantes des banlieues sanglotent et la lune brûle et hurle. Vénus entre dans les cavernes des forgerons et des ermites. Des groupes de beffrois chantent les idées des peuples. Des châteaux bâtis en os sort la musique inconnue. Toutes les légendes évoluent et les élans se ruent dans les bourgs. Le paradis des orages s'effondre. Les sauvages dansent sans cesse la fête de la nuit. Et une heure je suis descendu dans le mouvement d'un boulevard de Bagdad où des compagnies ont chanté la joie du travail nouveau, sous une brise épaisse, circulant sans pouvoir éluder les fabuleux fantômes des monts où l'on a dû se retrouver.
Quels bons bras, quelle belle heure me rendront cette région d'où viennent mes sommeils et mes moindres mouvements?

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CITTÀ (I)

Sono città! È un popolo per il qualche sono stati eretti questi Allegani e questi Libani di sogno! Chalet di cristallo e di legno che si muovono su rotaie e pulegge invisibili. Gli antichi crateri cinti di colossi e di palme di rame ruggiscono melodiosamente nei fuochi. Feste amorose risuonano sui canali appesi dietro gli chalet. La fanfara di caccia dei carillons squilla entro le gole dei monti. Corporazioni di cantori giganti accorrono in abiti e orifiammi splendenti come la luce delle vette. Sulle piattaforme circondate da voragini gli Orlandi hanno dato fiato al loro valore. Sulle passerelle dell'abisso e sui tetti delle locande l'ardore del cielo imbandiera i pennoni. Il crollo delle apoteosi raggiunge i campi delle alture dove serafiche centauresse volteggiano fra le valanghe. Al di sopra del livello delle creste più alte, un mare travagliato dall'eterna nascita di Venere, carico di flotte canore e del brusio delle perle e delle conche preziose, - il mare si oscura talvolta con mortali bagliori. Sui declivi, messi di fiori grandi come le nostre armi e le nostre coppe, mugghiano. Cortei di Mab in vesti fulve, opaline, salgono dali borri. Lassù, con le zampe nella cascata e nei rovi, i cervi poppano Diana. Le Baccanti di periferia singhiozzano e la lana arde e urla. Venere penetra nelle spelonche dei fabbri e degli eremiti. Gruppi di torri comunali cantano le idee dei popoli. Dai castelli costruiti in osso esce la musica ignota. Tutte le leggende si animano e gli alci irrompono nei borghi. Il paradiso degli uragani sprofonda. I selvaggi danzano senza posa la festa della notte. E per un'ora sono disceso nel traffico d'un viale di Bagdad dove alcune brigate hanno cantato la gioia del lavoro nuovo, sotto una densa brezza, circolando senza poter eludere i favolosi fantasmi dei monti dove abbiamo dovuto ritrovarci.
Quali buone braccia, quale ora bella mi renderanno questa regione da cui provengono i miei sonni e i miei moti più lievi?





VAGABONDS

Pitoyable frère! Que d'atroces veillées je lui dus! "Je ne me saisissais pas fervemment de cette entreprise. Je m'étais joué de son infirmité. Par ma faute nous retournerions en exil, en esclavage." Il me supposait un guignon et une innocence très bizarres, et il ajoutait des raisons inquiétantes.
Je répondais en ricanant à ce satanique docteur, et finissais par gagner la fenêtre. Je créais, par-delà la campagne traversée par des bandes de musique rare, les fantômes du futur luxe nocturne.
Après cette distraction vaguement hygiénique, je m'étendais sur une paillasse. Et, presque chaque nuit, aussitôt endormi, le pauvre frère se levait, la bouche pourrie, les yeux arrachés, - tel qu'il se rêvait! - et me tirait dans la salle en hurlant son songe de chagrin idiot. J'avais en effet, en toute sincérité d'esprit, pris l'engagement de le rendre à son état primitif de fils du Soleil, - et nous errions, nourris du vin des cavernes et du biscuit de la route, moi pressé de trouver le lieu et la formule.

* * *


VAGABONDI

Misero fratello! Quante veglie atroci mi cagionò! "Non mi abbandonavo con sufficiente fervore a quell'impresa. Mi ero burlato della sua infermità. Per colpa mia saremmo tornati in esilio, in schiavitù." Supponeva in me una scalogna e un'innocenza assai bizzarre, e allegava inquietanti ragioni.
Io rispondevo con un sogghigno a quel satanico dottore, e finivo col raggiungere la finestra. Creavo, al di là dalla campagna attraversata da strisce di musica rara, i fantasmi del futuro lusso notturno.
Dopo questa distrazione vagamente igienica, mi stendevo su un pagliericcio. E, quasi ogni notte, appena addormentato, il povero fratello si alzava, con la bocca putrida, gli occhi esorbitati, - quale vaneggiava d'essere! - e mi trascinava per la stanza urlando il proprio sogno di afflizione idiota.
Avevo infatti, in piena sincerità di spirito, assunto l'impegno di restituirlo al suo stato primitivo di figlio del Sole, - ed erravamo, nutriti del vino delle caverne e del biscotto della strada, io ansioso di trovare il luogo e la formula.






VILLES (II)

L'acropole officielle outre les conceptions de la barbarie moderne les plus colossales. Impossible d'exprimer le jour mat produit par ce ciel immuablement gris, l'éclat impérial des bâtisses, et la neige éternelle du sol. On a reproduit dans un goût d'énormité singulier toutes les merveilles classiques de l'architecture. J'assiste à des expositions de peinture dans des locaux vingt fois plus vastes qu'Hampton-Court. Quelle peinture! Un Nabuchodonosor norvégien a fait construire les escaliers des ministères; les subalternes que j'ai pu voir sont déjà plus fiers que des Brahmas, et j'ai tremblé à l'aspect des gardiens de colosses et officiers de constructions. Par le groupement des bâtiments en squares, cours et terrasses fermées, on a évincé les cochers. Les parcs représentent la nature primitive travaillée par un art superbe. Le haut quartier a des parties inexplicables: un bras de mer, sans bateaux, roule sa nappe de grésil bleu entre des quais chargés de candélabres géants. Un pont court conduit à une poterne immédiatement sous le dôme de la Sainte-Chapelle. Ce dôme est une armature d'acier artistique de quinze mille pieds de diamètre environ.
Sur quelques points des passerelles de cuivre, des plates-formes, des escaliers qui contournent les halles et les piliers, j'ai cru pouvoir juger la profondeur de la ville! C'est le prodige dont je n'ai pu me rendre compte: quels sont les niveaux des autres quartiers sur ou sous l'acropole? Pour l'étranger de notre temps la reconnaissance est impossible. Le quartier commerçant est un circus d'un seul style, avec galeries à arcades. On ne voit pas de boutiques. Mais la neige de la chaussée est écrasée; quelques nababs aussi rares que les promeneurs d'un matin de dimanche à Londres, se dirigent vers une diligence de diamants. Quelques divans de velours rouge: on sert des boissons polaires dont le prix varie de huit cents à huit mille roupies. À l'idée de chercher des théâtres sur ce circus, je me réponds que les boutiques doivent contenir des drames assez sombres. Je pense qu'il y a une police. Mais la loi doit être tellement étrange, que je renonce à me faire une idée des aventuriers d'ici.
Le faubourg aussi élégant qu'une belle rue de Paris est favorisé d'un air de lumière. Lélément démocratique compte quelques cents âmes. Là encore les maisons ne se suivent pas; le faubourg se perd bizarrement dans la campagne, le "Comté" qui remplit l'occident éternel des forêts et des plantations prodigieuses où les gentilshommes sauvages chassent leurs chroniques sous la lumière qu'on a créée.

* * *


CITTÀ (II)

L'Acropoli ufficiale supera le più colossali concezioni della barbarie moderna. Impossibile esprimere la luce smorta prodotta da questo cielo immutabilmente grigio, l'imperiale risalto degli edifici, e la neve eterna del suolo. Hanno riprodotto con un gusto singolare dell'enorme tutte le meraviglie classiche dell'agricoltura. Assisto ad esposizioni di pittura in locali venti volte più vasti di Hampton-Court. Che pittura! Un Nabucodonosor norvegese ha fatto costruire gli scaloni dei ministeri; i subalterni che ho potuto vedere sono già più prestanti dei ***, e ho tremato alla vista dei guardiani di colossi e ufficiali costruttori. Riunendo gli edifici intorno ai piazzali alberati, a terrazze e cortili chiusi, hanno eliminato i cocchieri. I parchi raffigurano la natura primitiva elaborata da un'arte superba. Il quartiere alto ha parti incomprensibili: un braccio di mare, senza battelli, snoda la sua distesa di nevischio azzurro fra banchine cariche di candelabri giganteschi. Un breve ponte conduce ad una posterla immediatamente sottostante allala cupola della Sainte-Chapelle. Questa cupola è un'armatura d'acciaio artistico di circa quindicimila piedi di diametro.
Da alcuni punti delle passerelle di rame, delle piattaforme, delle scalinate che cingono i mercati coperti e i pilastri, ho creduto di poter valutare la profondità della città! È il prodigio di cui non ho potuto capacitarmi: quali sono i livelli degli altri quartieri sopra o sotto l'acropoli? Per lo straniero dei tempi nostri una ricognizione è impossibile. Il quartiere commerciale è un anfiteatro di stile unico, ha gallerie e porticati. Negozi non se ne vedono, però la neve del selciato è calpestata; alcuni nababbi, rari come i passanti d'un mattino domenicale a Londra, si dirigono verso una diligenza di diamanti. Qualche divano di velluto rosso: vengono servite bibite polari il cui prezzo varia da ottocento a ottomila rupie. All'idea di cercare teatri in quest'arena, mi rispondo che i negozi devono contenere drammi assai foschi. Penso che ci sia una polizia. Ma la legge sarà talmente strana, che rinuncio a farmi un'idea degli avventurieri locali.
Il sobborgo, elegante come una bella via di Parigi, ha la fortuna di avere un'aria di luce. L'elemento democratico conta qualche centinaio di anime. Anche lì le case si susseguono; il sobborgo si perde bizzarramente nella campagna, la "Contea" che riempie l'eterno occidente delle foreste e delle piantagioni prodigiose dove gentiluomini selvaggi cacciano le loro cronache sotto una luce che fu creata.





Rimbaud 6

VEILLÉES

I

C'est le repos éclairé, ni fièvre ni langueur, sur le lit ou sur le pré.
C'est l'ami ni ardent ni faible. L'ami.
C'est l'aimée ni tourmentante ni tourmentée. L'aimée.
L'air et le monde point cherchés. La vie.
- Etait-ce donc ceci ?
- Et le rêve fraîchit.

II

L'éclairage revient à l'arbre de bâtisse. Des deux extrérnités de la salle, décors quelconques, des élévations harmoniques se joignent. La muraille en face du veilleur est une succession psychologique de coupes de frises, de bandes athmosphériques et d'accidences géologiques. - Rêve intense et rapide de groupes sentimentaux avec des êtres de tous les caractères parmi toutes les apparences.

III

Les lampes et les tapis de la veillée font le bruit des vagues, la nuit, le long de la coque et autour du steerage. La mer de la veillée, telle que les seins d'Amélie. Les tapisseries, jusqu'à mi-hauteur, des taillis de dentelle, teinte d'émeraude, où se jettent les tourterelles de la veillée.

. . . . . . . . . . . . . . .

La plaque du foyer noir, de réels soleils des grèves: ah! puits des magies; seule vue d'aurore, cette fois.

* * *


VEGLIE

I

È il riposo illuminato, né febbre, né languore, sul tetto o sul prato.

È l'amico né ardente né debole. L'amico.

È l'amata né tormentosa né tormentata. L'amata.

L'aria e il mondo per nulla cercati. La vita.

- Era dunque questo?

- E il sogno rinfresca.

II

La luce torna sull'albero dell'edificio. Dalle due estremità della sala, arredi banali, elevazioni armoniche si congiungono. Il muro di fronte a chi è veglia è una successione psicologica di spaccati: fregi, strisce atmosferiche e accidenze geologiche. - Sogno intenso e rapido di gruppi sentimentali con esseri d'ogni carattere fra tutte le apparenza.

III

Le lampade e i tappeti della veglia fanno il brusio delle onde, di notte, lungo lo scafo e intorno allo steerage.

Il mare della veglia, come il seno di Amelia.

I parati, fino a mezza altezza, dei boschetti di merletto, tinta smeraldo, in cui si gettano le tortorelle della veglia.

. . . . . . . . . . . . . . .

Il frontone del focolare nero, soli veri sui greti: ah! pozzo delle magie; unica veduta d'aurora, questa volta.






MYSTIQUE

Sur la pente du talus, les anges tournent leurs robes de laine dans les herbages d'acier et d'émeraude.
Des prés de flammes bondissent jusqu'au sommet du mamelon. A gauche le terreau de l'arête est piétiné par tous les homicides et toutes les batailles, et tous les bruits désastreux filent leur courbe. Derrière l'arête de droite la ligne des orients, des progrès.
Et tandis que la bande en haut du tableau est formée de la rumeur tournante et bondissante des conques des mers et des nuits humaines,
La douceur fleurie des étoiles et du ciel et du reste descend en face du talus, - contre un panier, - contre notre face, et fait l'abîme fleurant et bleu là-dessous.

* * *


MISTICO

Sul pendio della scarpata gli angeli ravvolgono le loro vesti di lana nell'erba d'acciaio e di smeraldo.
Prati di fiamme balzano fino in cima al poggio. A sinistra il terriccio del crinale è calpestato da tutti gli omicidi e da tutte le battaglie, e tutti i rumori dei disastri inseguono la loro curva. Dietro il crinale di destra la linea degli orienti, dei progressi.
E mentre la striscia in alto del quadro è formata dal rumore avvolgente e scattante delle conche dei mari e delle notti umane,
La dolcezza fiorita delle stelle e del cielo e del resto discende di fronte alla scarpata, come un cesto, - contro il nostro viso, e fa l'abisso odoroso e turchino là sotto.





Rimbaud 7
AUBE

J'ai embrassé l'aube d'été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins: à la cime argentée, je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.

* * *


ALBA

Ho abbracciato l'alba d'estate.

Nulla si muoveva ancora sul frontone dei palazzi. L'acqua era morta. Le zone d'ombra non abbandonavano la strada del bosco. Ho camminato, ridestando gli aliti vivi e tiepidi, e le pietre preziose guardarono, e le ali si alzarono senza un fruscio.
La prima impresa fu, sul sentiero già pieno di freschi e smorti fulgori, un fiore che mi disse il suo nome.

Risi al wasserfall biondo che si scarmigliò attraverso gli abeti: dalla cima argentea riconobbi la dea.

Allora alzai ad uno ad uno i veli. Nel viale, agitando le braccia. Nella pianura, dove l'ho denunciata al gallo. Nella grande città ella fuggiva fra i campanili e le cupole, e correndo come un mendicante sulle banchine di marmo, io la inseguivo.

In cima alla strada, vicino ad un bosco di lauro, l'ho avvolto nei suoi veli raccolti, e ho sentito un poco il suo corpo immenso. L'alba e il fanciullo caddero in fondo al bosco.

Al risveglio era mezzogiorno.






FLEURS

D'un gradin d'or, - parmi les cordons de soie, les gazes grises, les velours verts et les disques de cristal qui noircissent comme du bronze au soleil, - je vois la digitale s'ouvrir sur un tapis de filigranes d'argent, d'yeux et de chevelures.
Des pièces d'or jaune semées sur l'agate, des piliers d'acajou supportant un dôme d'érmeraudes, des bouquets de satin blanc et de fines verges de rubis entourent la rose d'eau.
Tels qu'un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre la foule des jeunes et fortes roses.

* * *


FIORI

Da un gradino d'oro, - fra i cordoni di seta, le garze grigie, i velluti verdi e i dischi di cristallo che anneriscono come bronzo al sole, - vedo la digitale schiudersi su un tappeto di filigrane d'argento, d'occhi e di capigliature.
Monete d'oro gialle sparse sull'agata, pilastri di mogano che sorreggono una cupola di smeraldi, mazzolini di raso bianco e sottili verghe di rubino circondano la rosa acquatica.
Quale un dio dagli enormi occhi blu e dalle forme di neve, il mare e il cielo attirano alle terrazze di marmo la folla delle giovani e forti rose.






NOCTURNE VULGAIRE

Un souffle ouvre des brèches opéradiques dans les cloisons, brouille le pivotement des toits rongés, - disperse les limites des foyers, - éclipse les croisées. -
Le long de la vigne, m'étant appuyé du pied à une gargouille, - je suis descendu dans ce carrosse dont l'époque est assez indiquée par les glaces convexes, les panneaux bombés et les sophas contournés. Corbillard de mon sommeil, isolé, maison de berger de ma niaiserie, le véhicule vire sur le gazon de la grande route effacée: et dans un défaut en haut de la glace de droite tournoient les blêmes figures lunaires, feuilles, seins; - Un vert et un bleu très foncés envahissent l'image. Dételage aux environs d'une tache de gravier.
- Ici va-t-on siffler pour l'orage, et les Sodomes, et les Solymes, - et les bêtes féroces et les armées,
- (Postillons et bêtes de songe reprendront-ils sous les plus suffocantes futaies, pour m'enfoncer jusqu'aux yeux dans la source de soie).
- Et nous envoyer, fouettés à travers les eaux clapotantes et les boissons répandues, rouler sur l'aboi des dogues...
- Un souffle disperse les limites du foyer.

* * *


NOTTURNO VOLGARE

Un soffio apre brecce operistiche nelle pareti, - scompiglia il roteare dei tetti sgretolati, - disperde i limiti dei focolari, - eclissa le vetrate. -
Lungo la vigna, dopo essermi appoggiato col piede ad una grondaia, - sono sceso in questa carrozza la cui epoca è indicata a sufficienza dai cristalli convessi, dai pannelli ricurvi e i sofà curvilinei. Carro funebre del mio sonno, isolato, dimora del pastore della mia insipienza, il veicolo vira sull'erba fine dello stradone cancellato: e in un difetto, in alto, sul cristallo di destra volteggiano livide figure lunari, foglie, seni; - Un verde e un azzurro scurissimi invadono l'immagine. Si staccano i cavalli vicino ad una chiazza di ghiaia.
- Qui si fischierà per il temporale, forse, e per le Sodome, - e le Solime, - e le bestie feroci e gli eserciti.
- (Postiglioni e bestie di sogno riprenderanno forse sotto le più soffocanti fustaie, per immergermi fino agli occhi nella sorgente di seta).
- E mandarci, sferzati attraverso le acque sciabordanti e le bevande rovesciate, a rotolare sul ringhio dei mastini...
- Un soffio disperde i limiti del focolare.





Particolare ritratto dalla foto della comunione - libricino
MARINE

Les chars d'argent et de cuivre -
Les proues d'acier et d'argent -
Battent l'écume, -
Soulèvent les souches des ronces-
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux,
Filent circulairement vers l'est,
Vers les piliers de la forêt, -
Vers les fûts de la jetée,
Dont l'angle est heurté par des
tourbillons de lumière.

* * *


MARINA

I carri d'argento e di rame -
Le prue d'acciaio e d'argento -
Battono la spuma, -
Sollevano i ceppi dei rovi.
Le correnti della landa,
Le immense carreggiate del riflusso,
Filano circolarmente verso est,
Verso i pilastri della foresta, -
Verso i fusti della diga,
investita in un angolo
da turbini di luce.






FÊTE D'HIVER

La cascade sonne derrière les huttes d'opéra comique. Des girandoles prolongent, dans les vergers et les allées voisins du Méandre, - les verts et les rouges du couchant. Nymphes d'Horace coiffées au Premier Empire, - Rondes Sibériennes, - Chinoises de Boucher.

* * *


FESTA D'INVERNO

La cascata risuona dietro le capanne da opera buffa. Le girandole prolungano, nei frutteti e nei viali vicini al Meandro, - i verdi e i rossi del tramonto. Ninfe d'Orazio pettinate alla Primo Impero, - Girotondi Siberiani, - Cinesi di Boucher.






ANGOISSE

Se peut-il qu'Elle me fasse pardonner les ambitions continuellement écrasées,- qu'une fin aisée répare les âges d'indigence, - qu'un jour de succès nous endorme sur la honte de notre inhabileté fatale,
(Ô palmes! diamant! - Amour! force! - plus haut que toutes joies et gloires! - de toutes façons, partout, - Démon, dieu - Jeunesse de cet être-ci; moi!)
Que des accidents de féerie scientifique et des mouvements de fraternité sociale soient chéris comme restitution progressive de la franchise première?...
Mais la Vampire qui nous rend gentils commande que nous nous amusions avec ce qu'elle nous laisse, ou qu'autrement nous soyons plus drôles.
Rouler aux blessures, par l'air lassant et la mer; aux supplices, par le silence des eaux et de l'air meurtriers; aux tortures qui rient, dans leur silence atrocement houleux.

* * *


ANGOSCIA

È mai possibile che Ella mi faccia perdonare le ambizioni continuamente calpestate, - che una fine agiata riscatti le stagioni d'indigenza, - che un giorno di successo ci faccia riposare sull'onta della nostra incapacità fatale?
(Oh palme! diamante! - Amore, forza! - più in alto di tutte le gioie e le glorie! - in tutti i modi, ovunque, - demonio, dio, - Gioventù di questo essere: io!)
Che alcuni incidenti di fantasmagoria scientifica e alcuni moti di fraternità sociale siano diletti come restituzione progressiva della franchezza originaria?...
Ma la Vampira che ci rende gentili ordina che ci divertiamo con ciò che ella ci lascia, o in caso diverso che siamo più spiritosi. Rotolare verso le ferite, entro l'aria spossante e il mare; verso i supplizi, entro il silenzio delle acque e dell'aria micidiali; verso torture che ridono, nel loro silenzio atrocemente procelloso.






MÉTROPOLITAIN

Du détroit d'indigo aux mers d'Ossian, sur le sable rose et orange qu'a lavé le ciel vineux viennent de monter et de se croiser des boulevards de cristal habités incontinent par de jeunes familles pauvres qui s'alimentent chez les fruitiers. Rien de riche. - La ville!
Du désert de bitume fuient droit en déroute avec les nappes de brumes échelonnées en bandes affreuses au ciel qui se recourbe, se recule et descend, formé de la plus sinistre fumée noire que puisse faire l'Océan en deuil, les casques, les roues, les barques, les croupes. - La bataille!
Lève la tÍte: ce pont de bois, arqué; les derniers potagers de Samarie; ces masques enluminés sous la lanterne fouettée par la nuit froide; l'ondine niaise à la robe bruyante, au bas de la rivière; les crânes lumineux dans les plans de pois - et les autres fantasmagories - la campagne.
Des routes bordées de grilles et de murs, contenant à peine leurs bosquets, et les atroces fleurs qu'on appellerait coeurs et soeurs, Damas damnant de langueur, - possessions de féeriques aristocraties ultra-Rhénanes, Japonaises, Guaranies, propres encore à recevoir la musique des anciens - et il y a des auberges qui pour toujours n'ouvrent déjà plus - il y a des princesses, et si tu n'es pas trop accablé, l'étude des astres - le ciel.
Le matin où avec Elle, vous vous débattîtes parmi les éclats de neige, les lèvres vertes, les glaces, les drapeaux noirs et les rayons bleus, et les parfums pourpres du soleil des pôles, - ta force.

* * *


METROPOLITANO

Dallo stretto d'indaco ai mari di Ossian, sulla sabbia rosa e arancio che il cielo vinoso ha lavato, ecco che salgono e si intersecano i viali di cristallo incontinente abitati da povere e giovani famiglie, che si alimentano dai fruttivendoli.
Niente di ricco. - La città!
Dal deserto di bitume fuggono via in disordine assieme ai banchi di nebbia scaglionati in strisce orribili nel cielo che s'incurva, arretra e discende, formato dal più sinistro fumo nero che l'Oceano a lutto possa formare, gli elmi, le ruote, le barche, le truppe. - La battaglia!
Alza la testa: quel ponte di legno, arcuato; gli estremi orti di Samaria; quelle maschere rosseggianti sotto la lanterna sferzata dalla notte fredda; l'ondina sempliciotta dalla veste frusciante, a valle del fiume; quei crani luminosi fra le piante di piselli - e le altre fantasmagorie - la campagna.
Strade fiancheggiate da cancellate e da muri, che a malapena contengono i loro boschetti, e i fiori atroci che vorremmo chiamare cuori e suore, Damasco dannante di lunghezza, - possedimenti di fiabesche aristocrazie ultra-renane, Giapponesi, Guaranesi, adatte ancora ad accogliere la musica degli antichi - e vi sono locande che per sempre non aprono ormai più - vi sono principesse, e se non sei troppo avvilito, lo studio degli astri - il cielo.
Il mattino in cui insieme a Lei, vi dibatteste fra i fulgori della neve, quelle labbra verdi, i ghiacci, gli stendardi neri e i raggi azzurri, e i profumi purpurei del sole dei poli, - la tua forza.





Arthur Rimbaud - particolare fotografato
BARBARE

Bien après les jours et les saisons, et les êtres et les pays,
Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques; (elles n'existent pas).
Remis des vieilles fanfares d'héroïsme - qui nous attaquent encore le coeur et la tête - loin des anciens assassins -
Oh! Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques; (elles n'existent pas). Douceurs!
Les brasiers, pleuvant aux rafales de givre, - Douceurs! - les feux à la pluie du vent de diamants jetée par le coeur terrestre éternellement carbonisé pour nous. - O monde! - (Loin des vieilles retraites et des vieilles flammes, qu'on entend, qu'on sent).
Les brasiers et les écumes. La musique, virement des gouffres et choc des glaçons aux astres.
O Douceurs, ô monde, ô musique! Et là, les formes, les sueurs, les chevelures et les yeux, flottant. Et les larmes blanches, bouillantes, - ô douceur ! - et la voix féminine arrivée au fond des volcans et des grottes arctiques.
Le pavillon...

* * *


BARBARO

Molto tempo dopo i giorni e le stagioni, e gli esseri e i paesi.
La bandiera di carne sanguinolenta sulla seta dei mari e dei fiori artici; (non esistono).
Guariti dalle vecchie fanfare d'eroismo - che seguitano ad aggredirci il cuore e la testa - lontano dagli antichi assassini -
Dolcezze!
Oh! La bandiera di carne sanguinolenta sulla seta dei mari e dei fiori artici (non esistono).
Dolcezze!
I bracieri, a pioggia sotto raffiche di brina, - Dolcezze! - i fuochi sotto la pioggia del vento di diamanti lanciato dal cuore terrestre eternamente carbonizzato per noi. - O mondo! -
(Lontano dai vecchi eremi e dalle vecchie fiamme, che si odono, che si sentono,)
I bracieri e le schiume. La musica, vertigine d'abissi e urto dei ghiacci contro gli astri.
O dolcezze, o mondo, o musica! E là, le forme, i sudori, le capigliature e gli occhi, galleggianti. E le lacrime bianche, cocenti, - o dolcezze! - e la voce femminile giunta in fondo ai vulcani e alle grotte artiche.
La bandiera...






SOLDE

À vendre ce que les Juifs n'ont pas vendu, ce que noblesse ni crime n'ont goûté, ce qu'ignorent l'amour maudit et la probité infernale des masses: ce que le temps ni la science n'ont pas à reconnaître:
Les Voix reconstituées; l'éveil fraternel de toutes les énergies chorales et orchestrales et leurs applications instantanées; l'occasion, unique, de dégager nos sens!
À vendre les Corps sans prix, hors de toute race, de tout monde, de tout sexe, de toute descendance! Les richesses jaillissant à chaque démarche! Solde de diamants sans contrôle!
À vendre l'anarchie pour les masses; la satisfaction irrépressible pour les amateurs supérieurs; la mort atroce pour les fidèles et les amants!
À vendre les habitations et les migrations, sports, féeries et comforts parfaits, et le bruit, le mouvement et l'avenir qu'ils font!
À vendre les applications de calcul et les sauts d'harmonie inouïs. Les trouvailles et les termes non soupçonnés, possession immédiate,
Élan insensé et infini aux splendeurs invisibles, aux délices insensibles, - et ses secrets affolants pour chaque vice - et sa gaîté effrayante pour la foule.
- À vendre les Corps, les voix, l'immense opulence inquestionable, ce qu'on ne vendra jamais. I.es ven deurs ne sont pas à bout de solde! Les voyageurs n'ont pas à rendre leur commission de si tôt!

* * *


SALDO

In vendita ciò che gli Ebrei non hanno venduto, quel né che nobiltà né delitto hanno mai assaporato, quel che l'amore maledetto e la probità infernale delle masse ignorano; quel che né il tempo né la scienza hanno da riconoscere.
Le Voci ricostituite; il risveglio fraterno di tutte le energie corali e orchestrali e le loro applicazioni istantanee; l'occasione, unica, di svincolare i nostri sensi!
In vendita i Corpi senza prezzo, al di fuori di ogni razza, di ogni luogo, di ogni sesso, di ogni discendenza! Le ricchezze che scaturiscono ad ogni passo. Saldo di diamanti senza controllo!
In vendita l'anarchia per le masse; la soddisfazione irreprimibile per i dilettanti d'ordine superiore; la morte atroce per i fedeli e gli amanti!
In vendita le abitazioni e le migrazioni, sport, fantasmagorie ecomodità perfetti, e il rumore, il movimento e l'avvenire che essi producono!
In vendita le applicazioni del calcolo e i salti di armonia inauditi. Le trovate e i termini non sospettabili, possesso immediato.
Slancio insensato e infinito verso splendori invisibili, verso delizie insensibili, - e per ogni vizio i suoi sconvolgenti segreti - e la sua allegria spaventevole per la folla.
In vendita i Corpi, le voci, l'immensa opulenza incontestabile, quel che non si venderà mai. I venditori non hanno dato fondo alla svendita! I commessi viaggiatori non hanno da restituire le loro provvigioni così presto!





Primo Piano - Rimbaud
FAIRY

Pour Hélène se conjurèrent les sèves ornamentales dans les ombres vierges et les clartés impassibles dans le silence astral. L'ardeur de l'été fut confiée à des oiseaux muets et l'indolence requise à une barque de deuils sans prix par des anses d'amours morts et de parfums affaissés.
- Après le moment de l'air des bûcheronnes à la rumeur du torrent sous la ruine des bois, de la sonnerie des bestiaux à l'écho des vals, et des cris des steppes. -
Pour l'enfance d'Hélène frissonnèrent les fourrures et les ormbres, - et le sein des pauvres, et les légendes du ciel.
Et ses yeux et sa danse supérieurs encore aux éclats précieux, aux influences froides, au plaisir du décor et de l'heure uniques.

* * *


FAIRY

Per Elena cospirarono le linfe ornamentali nelle ombre vergini e i chiarori impossibili nel silenzio astrale. L'ardore dell'estate venne affidato a uccelli muti e l'indolenza richiesta ad una barca di lutti senza prezzo entro anse di amori morti e di profumi estenuati.
- Dopo il momento dell'aria delle boscaiole al rumore del torrente sotto la rovina dei boschi, dello scampanio del bestiame nell'eco delle valli, e le grida delle steppe. -
Per l'infanzia di Elena rabbrividirono le pellicce e le ombre - e il seno dei poveri, e le leggende del cielo.
E i suoi occhi e la sua danza, superiori persino agli splendori preziosi, ai freddi influssi, al piacere della scena e dell'ora impareggiabili.






GUERRE

Enfant, certains ciels ont affiné mon optique: tous les caractères nuancèrent ma physionomie. Les Phénomènes s'émurent. - A présent l'inflexion éternelle des moments et l'infini des mathématiques me chassent par ce monde où je subis tous les succès civils, respecté de l'enfance étrange et des affections énormes. - Je songe à une Guerre, de droit ou de force, de logique bien imprévue.
C'est aussi simple qu'une phrase musicale.

* * *


GUERRA

Ragazzo, alcuni cieli hanno affinato la mia ottica: tutti i caratteri sfumarono la mia fisionomia. I Fenomeni si turbarono. - Ora, l'eterna inflessione dei momenti e l'infinito delle matematiche mi cacciano per questo mondo in cui subisco tutti i successi civili, rispettato dall'infanzia strana e dagli affetti enormi. - Penso a una Guerra, di diritto o di forza, di logica assolutamente imprevista.
È semplice come una frase musicale.






JEUNESSE

I
DIMANCHE

Les calculs de côté, I'inévitable descente du ciel, et la visite des souvenirs et la séance des rythmes occupent la demeure, la tête et le monde de l'esprit.
- Un cheval détale sur le turf suburbain, et le long des cultures et des boisements, percé par la peste carbonique. Une misérable femme de drame, quelque part dans le monde, soupire après des abandons improbables. Les desperadoes languissent après l'orage, l'ivresse et les blessures. De petits enfants étouffent des malédictions le long des rivières. -
Reprenons l'étude au bruit de l'oeuvre dévorante qui se rassemble et remonte dans les masses.

II
SONNET

Homme de constitution ordinaire, la chair
n'était-elle pas un fruit pendu dans le verger; - ô
journées enfantes! - le corps un trésor à prodiguer; - ô
aimer, le péril ou la force de Psyché? La terre
avait des versants fertiles en princes et en artistes,
et la descendance et la race vous poussaient aux
crimes et aux deuils: le monde, votre fortune et votre
péril. Mais à présent, ce labeur comblé, toi, tes calculs,
- toi, tes impatiences - ne sont plus que votre danse et
votre voix, non fixées et point forcées, quoique d'un double
événement d'invention et de succès une raison,
- en l'humanité fraternelle et discrète par l'univers
sans images; - la force et le droit réfléchissent la
danse et la voix à présent seulement appréciées.

III
VINGT ANS

Les voix instructives exilées... Lingénuité physique amèrement rassise... - Adagio. Ah! l'égoïsme infini de l'adolescence, l'optimisme studieux: que le monde était plein de fleurs cet été! Les airs et les formes mourant... - Un choeur, pour calmer l'impuissance et l'absence! Un choeur de verres, de mélodies nocturnes... En effet les nerfs vont vite chasser.

IV

Tu en es encore à la tentation d'Antoine. L'ébat du zèle écourté, les tics d'orgueil puéril, l'affaissement et l'effroi.
Mais tu te mettras à ce travail: toutes les possibilités harmoniques et architecturales s'émouvront autour de ton siège. Des êtres parfaits, imprévus, s'offriront à tes expériences. Dans tes environs affluera rêveusement la curiosité d'anciennes foules et de luxes oisifs. Ta mémoire et tes sens ne seront que la nourriture de ton impulsion créatrice. Quant au monde, quand tu sortiras, que sera-t-il devenu? En tout cas, rien des apparences actuelles.

* * *


GIOVINEZZA

I
DOMENICA

Messi in disparte i calcoli, l'inevitabile discesa dal cielo, e la visita dei ricordi e l'assemblea dei ritmi occupano la dimora, la testa e il mondo dello spirito.
- Un cavallo sela dà a gambe sull'erbetta del suburbio, e lungo i campi e i boschi, trafitto dalla peste carbonica. Una miserabile interprete di drammi, in un punto qualsiasi del mondo, sospira per improbabili abbandoni. I desperados languiscono per il temporale, l'ebbrezza, le ferite. Bambini piccoli soffocano maledizioni lungo i fiumi. - Riprendiamo lo stuolo al suono dell'opera divorante che si raduna e risale tra le masse.

II
SONETTO

Uomo di struttura comune, la carne
non era dunque un frutto appeso nell'orto, - oh
giornate fanciulle! il corpo un tesoro da offrire; - oh
amare, il pericolo o la forza di Psiche? La terra
aveva versanti fertili di prìncipi e di artisti,
e la discendenza e la razza ci spingevano ai
crimini e ai lutti: il mondo vostra fortuna e vostro
pericolo. Ma ora, compiuta la fatica, tu, i tuoi calcoli,
tu, le tue impazienze, - non sono più che la vostra danza e
la vostra voce, non fissate e per nulla forzate, benché d'un duplice
evento d'invenzione e di successo una ragione,
- nell'umanità fraterna e discreta attraverso l'universo
senza immagini; - la forza e il diritto riflettono la
danza e la voce ora soltanto apprezzate.

III
VENT'ANNI

Le voci istruttive esiliate... L'ingenuità fisica amaramente sedata... - Adagio. Ah! l'egoismo infinito dell'adolescenza, l'ottimismo studioso: com'era pieno di fiori il mondo, quell'estate! Le arie e le forme morenti... - Un coro, per placare l'impotenza e l'assenza! Un coro di vetri, di melodie notturne... Infatti i nervi stanno per sbandare.

IV

Tu sei rimasto alla tentazione di Antonio. Il gioco dello zelo abbreviato, i tic d'orgoglio puerile, l'accasciamento e il terrore. Ma ti metterai a questo lavoro: tutte le possibilità armoniche e architettoniche si smuoveranno attorno al tuo seggio. Esseri perfetti, imprevisti, si offriranno alle tue esperienze. Nei tuoi paraggi affluità sognante la curiosità d'antiche folle e di lussi oziosi. La tua memoria e i tuoi sensi non saranno altro che l'alimento del tuo impulso creatore. Quanto al mondo, quando tu ne uscirai, che sarà divenuto? In ogni caso, nessuna delle apparenze attuali.






PROMONTOIRE

L'aube d'or et la soirée frissonnante trouvent notre brick en large en face de cette Villa et de ses dépendances qui forment un promontoire aussi étendu que l'Epire et le Péloponnèse, ou que la grande île du Japon, ou que l'Arabie! Des fanums qu'éclaire la rentrée des théories, d'immenses vues de la défense des côtes modernes; des dunes illustrées de chaudes fleurs et de bacchanales; de grands canaux de Carthage et des Embankments d'une Venise louche, de molles éruptions d'Etnas et des crevasses de fleurs et d'eaux des glaciers, des lavoirs entourés de peupliers d'Allemagne; des talus de parcs singuliers penchant des têtes d'Arbre du Japon; et les façades circulaires des "Royal" ou des "Grand" de Scarbro' ou de Brooklyn; et leurs railways flanquent, creusent, surplombent les dispositions dans cet Hôtel, choisies dans l' histoire des plus élégantes et des plus colossales constructions de l'ltalie, de l'Amérique et de l'Asie, dont les fenêtres et les terrasses à présent pleines d'éclairages, de boissons et de brises riches, sont ouvertes à l'esprit des voyageurs et des nobles - qui permettent, aux heures du jour, à toutes les tarentelles des côtes, - et même aux ritournelles des vallées illustres de l'art, de décorer merveilleusement les façades du Palais-Promontoire.

* * *


PROMONTORIO

L'alba d'oro e la sera rabbrividente sorprendono il nostro brigantino al largo di fronte a questaa villa e alle sue dipendenze, che formano un promontorio esteso quanto l'Epiro e il Peloponneso, o la grande isola del Giappone, o l'Arabia! Fari illuminati dal ritorno delle teorie, immense vedute delle difese delle coste moderne; dune illustrate da caldi fiori e da baccanali; grandi canali di Cartagine ed Embankments di una Venezia losca; molli eruzioni di Etna e crepacci di fiori e d'acque dei ghiacciai; lavatoi circondati da pioppi di Germania; pendii di parchi singolari che reclinano le teste d'Albero del Giappone; e le facciate circolari dei "Royal" o dei "Grand" di Scarbrò o di Brooklyn; e le loro strade ferrate fiancheggiano, scavano, sovrastano gli allestimenti di quest'Albergo, scelti nella storia delle più eleganti e colossali costruzioni d'Italia, d'America, d'Asia, le cui finestre e terrazze ora piene di luci, di bevande e di ricche brezze, sono aperte allo spirito dei viaggiatori e dei nobili - che consentono, nelle ore del giorno, a tutte le tarantelle delle coste, - ed anche ai ritornelli delle vallate illustri dell'arte, di decorare meravigliosamente le facciate del Palazzo-Promontorio.






SCÈNES

L'ancienne Comédie poursuit ses accords et divise ses ldylles:
Des boulevards de tréteaux.
Un long pier en bois d'un bout à 1'autre d'un champ rocailleux où la foule barbare évolue sous les arbres dépouillés.
Dans des corridors de gaze noire, suivant le pas des promeneurs aux lanternes et aux feuilles.
Des oiseaux des mystères s'abattent sur un ponton de maçonnerie mû par l'archipel couvert des embarcations des spectateurs.
Des scènes lyriques accompagnées de flûte et de tambour s'inclinent dans des réduits ménagés sous les plafonds, autour des salons de clubs modernes ou des salles de l'Orient ancien.
La féerie manoeuvre au sommet d'un amphithé'tre couronné par les taillis, - Ou s'agite et module pour les Béotiens, dans l'ombre des futaies mouvantes sur l'arête des cultures.
L'opéra-comique se divise sur notre scène à l'arête d'intersection de dix cloisons dressées de la galerie aux feux.

* * *


SCENE

L'antica Commedia prosegue i suoi accordi e divide i suoi Idilli:
Viali di palcoscenici.
Un lungo pontile di legno da un capo all'altro di un campo sassoso dove la folla barbara s'aggira sotto gli alberi spogli.
In corridoi di garza nera, sulle orme di chi passeggia sotto le lanterne e le foglie.
Uccelli dei misteri si abbattono su una chiatta in muratura mossa dall'arcipelago coperto dalle imbarcazioni degli spettatori.
Scene liriche accompagnate da flauto e tamburo si inclinano in ridotti ricavati sotto le volte, attorno a saloni di club moderni o sale dell'antico Oriente.
La fantasmagoria si svolge al sommo di un anfiteatro cinto da boschi cedui, - o si agita e modula per i Beoti, nell'ombra degli alti fusti oscillanti sul crinale dei campi.
L'opéra-comique si divide sulla nostra scena lungo la linea d'intersezione di dieci tramezzi innalzati dalla galleria alle luci del palcoscenico.






SOIR HISTORIQUE

En quelque soir, par exemple, que se trouve le touriste naïf, retiré de nos horreurs économiques, la main d'un maître anime le clavecin des prés; on joue aux cartes au fond de l'étang, miroir évocateur des reines et des mignonnes; on a les saintes, les voiles, et les fils d'harmonie, et les chromatismes légendaires, sur le couchant.
Il frissonne au passage des chasses et des hordes. La comédie goutte sur les tréteaux de gazon. Et l'embarras des pauvres et des faibles sur ces plans stupides!
A sa vision esclave, - l'Allemagne s'échafaude vers des lunes; les déserts tartares s'éclairent - les révoltes anciennes grouillent dans le centre du Céleste Empire; par les escaliers et les fauteuils de rois - un petit monde blême et plat, Afrique et Occidents, va s'édifier. Puis un ballet de mers et de nuits connues, une chimie sans valeur, et des mélodies impossibles.
La même magie bourgeoise à tous les points où la malle nous déposera ! Le plus élémentaire physicien sent qu'il n est plus possible de se soumettre à cette atmosphère personnelle, brume de remords physiques, dont la constatation est déjà une affliction.
Non! - Le moment de l'étuve, des mers enlevées, des embrasements souterrains, de la planète emportée, et des exterminations conséquentes, certitudes si peu malignement indiquées dans la Bible et par les Nornes et qu'il sera donné à l'être sérieux de surveiller. - Cependant ce ne sera point un effet de légende!

* * *


SERA STORICA

In qualsiasi sera venga a trovarsi, per esempio il turista ingenuo, ritiratosi dai nostri orrori economici, la mano di un maestro anima il clavicembalo dei prati; si giuoca a carte in fondo allo stagno, specchio evocatore delle regine e delle favorite; ci sono le sante, le vele, e i fili d'armonia, e i cromatismi leggendari, dentro il tramonto.
Egli rabbrividisce al passaggio delle cacce e delle orde. La commedia sgocciola sui palcoscenici d'erba. E l'imbarazzo dei poveri e dei deboli su quei piani stupidi!
Alla sua visione schiava, - la Germania innalza impalcature verso le lune; i deserti tartari si illuminano - le rivolte antiche pullulano al centro del Celeste Impero; su per le scalinate e i seggi dei re - un piccolo mondo livido e piatto, Africa e Occidente, sta per edificarsi. Poi un balletto di mari e di nostti conosciuti, una chimica senza valore, e le melodie impossibili.
La stessa magia borghese in tutti i luoghi in cui ci deporrà la diligenza! Il fisico più elementare sente che ormai è impossibile sottoporsi a questa personale atmosfera, nebbia di rimorchi fisici, la cui constatazione è già afflizione.
No! - Il momento dell'afa, dei mari in burasca, della incendi sotterranei, del pianeta travolto, e delle stragi conseguenti, certezze indicate con così scarsa malizia nella Bibbia e dalle Norne e che soltanto a un essere serio sarà dato di sorvegliare. - Tuttavia non sarà un effetto da leggenda!





Rimbaud 8
BOTTOM

La réalité étant trop épineuse pour mon grand caractère, - je me trouvai néanmoins chez Madame, en gros oiseau gris bleu s'essorant vers les moulures du plafond et traînant l'aile dans les ombres de la soirée.
Je fus, au pied du baldaquin supportant ses bijoux adorés et ses chefs-d'oeuvre physiques, un gros ours aux gencives violettes et au poil chenu de chagrin, les yeux aux cristaux et aux argents des consoles.
Tout se fit ombre et aquarium ardent. Au matin, - aube de juin batailleuse, - je courus aux champs, âne, claironnant et brandissant mon grief, jusqu'à ce que les Sabines de la banlieue vinrent se jeter à mon poitrail.

* * *


BOTTOM

Essendo la realtà troppo spinosa per il mio nobile carattere, - mi trovai tuttavia in casa della Signora, sotto forma di grosso uccello grigiazzurro librato verso le modanature del soffitto, trascinando l'ala nell'ombra della sera.
Fui, ai piedi del baldacchino che sorreggeva i suoi gioielli adorati e i suoi capolavori fisici, un grosso orso dalle gengive violette e dal pelo incanutito dal dolore, lo sguardo volto ai cristalli e agli argenti delle mensole.
Tutto si fece ombra e acquario ardente. Al mattino, - alba di giugno battagliera, - corsi nei campi, asino, strombazzando e brandendo la mia protesta, finché le Sabine della periferia vennero a buttarsi sul mio petto.






H

Toutes les monstruosités violent les gestes atroces d'Hortense. Sa solitude est la mécanique érotique, sa lassitude, la dynamique amoureuse. Sous la surveillance d'une enfance, elle a été, à des époques nombreuses, l'ardente hygiène des races ! Sa porte est ouverte à la misère. Là, la moralité des êtres actuels se décorpore en sa passion ou en son action. - Ô terrible frisson des amours novices sur le sol sanglant et par l'hydrogène clarteux! trouvez Hortense.

* * *


H

Tutte le mostruosità violano i gesti atroci di Ortensia. La sua solitudine è la meccanica erotica, la sua spossatezza, la dinamica amorosa. Sotto la sorveglianza di un'infanzia ella è stata, in numerose epoche, l'ardente igiene delle razze. La sua porta è aperta alla miseria. Lì, la moralità degli individui attuali si scorpora nella sua passione o nella sua azione - Oh brivido tremendo degli amori novizi sul suolo di sangue e e sotto l'idrogeno chiarore! trovate Ortensia!






MOUVEMENT

Le mouvement de lacet sur la berge des chutes du fleuve,
Le gouffre à l'étambot,
La célérité de la rampe,
L'énorme passade du courant,
Mènent par les lumières inouïes
Et la nouveauté chimique
Les voyageurs entourés des trombes du val
Et du strom.

Ce sont les conquérants du monde
Cherchant la fortune chimique personnelle;
Le sport et le comfort voyagent avec eux;
Ils emmènent l'éducation
Des races, des classes et des bêtes, sur ce Vaisseau.
Repos et vertige
A la lumière diluvienne,
Aux terribles soirs d'étude.

Car de la causerie parmi les appareils, - le sang; les fleurs, le feu, les bijoux -
Des comptes agités à ce bord fuyard,
- On voit, roulant comme une digue au-delà de la route hydraulique motrice:
Monstrueux, s'éclairant sans fin, - leur stock d'études;
Eux chassés dans l'extase harmonique
Et l'héroïsme de la découverte.

Aux accidents atmosphériques les plus surprenants
Un couple de jeunesse s'isole sur l'arche,
- Est-ce ancienne sauvagerie qu'on pardonne?
Et chante et se poste.

* * *


MOVIMENTO

Il moto serpeggiante sull'argine delle cascate del fiume,
Il gorgo al dritto di poppa,
La celerità della china,
Il passo enorme di corrente,
conducono tra luci inaudite
E la novità chimica
I viaggiatori stretti fra le trombe del borro
E dello strom.

Sono i conquistatori del mondo
in cerca di una ricchezza chimica personale;
Lo sport e la comodità viaggiano con loro;
Recano con se l'educazione
Delle razze, delle classi e delle bestie, su questo Vascello.
Riposo e vertigine
Nella luce diluviana,
Nelle terribili sere di studio.

Poiché dai discorsi in mezzo agli strumenti, - il sangue, i fiori, il fuoco, i gioielli -
dai calcoli agitati a questa riva fuggente,
- Si vede rotolare come una diga al di là della strada idraulica motrice,
Mostruoso, in un chiarore senza fine, - il loro stock di studi;
Essi cacciati nell'estasi armonica,
E nell'eroismo della scoperta.

Sotto gli accidenti atmosferici più sorprendenti,
Una giovane coppia si isola sull'arca,
- È antica selvatichezza da perdonare?
E canta, e si apposta.





Arthur Rimbaud
DÉVOTION

A ma soeur Louise Vanaen de Voringhem: - Sa cornette bleue tournée à la mer du Nord. - Pour les naufragés.
A ma soeur Léonie Aubois d'Ashby. Baou - l'herbe d'été bourdonnante et puante. - Pour la fièvre des mères et des enfants.
A Lulu, - démon - qui a conservé un goût pour les oratoires du temps des Amies et de son éducation incomplète. Pour les hommes! - A madame ***.
A l'adolescent que je fus. A ce saint vieillard, ermitage ou mission.
A l'esprit des pauvres. Et à un très haut clergé.
Aussi bien à tout culte en telle place de culte mémoriale et parmi tels événements qu'il faille se rendre, suivant les aspirations du moment ou bien notre propre vice serieux,
Ce soir à Circeto des hautes glaces, grasse comme le poisson, et enluminée comme les dix mois de la nuit rouge, - (son coeur ambre et spunk), - pour ma seule prière muette comme ces régions de nuit et précédant des bravoures plus violentes que ce chaos polaire.
A tout prix et avec tous les airs, même dans des voyages métaphysiques. - Mais plus alors.

* * *


DEVOZIONE

A suor Louise Vanaen de Voringhem: - la Sua cornetta blu rivolta al mare del Nord. - Per i naufraghi.
A suor Léonie Aubois d'Ashby. Baù - l'erba d'estate ronzante e fetida. - Per la febbre delle madri e dei fanciulli.
A Lulù, - demonio - che ha mantenuto un debole per gli oratorii del tempo delle Amiche e della sua educazione incompleta. Per gli uomini! Alla Signora ***.
All'adolescente che fui. A questo santo vegliardo, eremitaggio o missione.
Allo spirito dei poveri. E a un altissimo clero.
Ed anche ad ogni culto, in tali luoghi di culto memorabile e fra avvenimenti tali che sia necessario recarsi, seguendo le aspirazioni del momento oppure il nostro stesso autorevole vizio.
Questa sera a Circeto dagli alti ghiacci, grassa come il pesce, e miniata come i dieci mesi della notte rossa, - (il suo cuore ambra e spunk), - per la mia sola preghiera muta come queste regioni notturne e che precede prodezze più violente di quel caos polare.
A tutti i costi e con ogni aria, anche in viaggi metafisici. - Ma non più allora.






DÉMOCRATIE

"Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
"Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
"Aux pays poivrés et détrempés! - au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
"Au revoir ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce; ignorants pour la science, roués pour le confort; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant, route!"

* * *


DEMOCRAZIA

"La bandiera avanza verso il paesaggio immondo, e il nostro dialetto soffoca il tamburo.
"Nei centri alimenteremo la più cinica prostituzione. Massacreremo le rivolte logiche.
"Nei paesi speziati e fradici! - al servizio del più mostruoso sfruttamento industriale o militare.
"Arrivederci qui, dovunque. Coscritti di buona volontà, avremo una filosofia feroce; ignoranti per la scienza, furbi per le comodità; e creperemo per il mondo che avanza. È il vero cammino. Avanti, in marcia!"





con Rimbaud e Verlaine al caffé
GÉNIE

Il est l'affection et le présent puisqu'il a fait la maison ouverte à l'hiver écumeux et à la rumeur de l'été, lui qui a purifié les boissons et les aliments, lui qui est le charme des lieux fuyants et le délice surhumain des stations. Il est l'affection et l'avenir, la force et l'amour que nous, debout dans les rages et les ennuis, nous voyons passer dans le ciel de tempête et les drapeaux d'extase.
Il est l'amour, mesure parfaite et réinventée, raison merveilleuse et imprévue, et l'éternité: machine aimée des qualités fatales. Nous avons tous eu l'épouvante de sa concession et de la nôtre: ô jouissance de notre santé, élan de nos facultés, affection égoïste et passion pour lui, lui qui nous aime pour sa vie infinie...
Et nous nous le rappelons et il voyage... Et si l'Adoration s'en va, sonne, sa promesse sonne: "Arrière ces superstitions, ces anciens corps, ces ménages et ces âges. C'est cette époque-ci qui a sombré!"
Il ne s'en ira pas, il ne redescendra pas d'un ciel, il n'accomplira pas la rédemption des colères de femmes et des gaîtés des hommes et de tout ce péché: car c'est fait, lui étant, et étant aimé.
Ô ses souffles, ses têtes, ses courses; la terrible célérité de la perfection des formes et de l'action.
Ô fécondité de l'esprit et immensité de l'univers!
Son corps! Le dégagement rêvé, le brisement de la grâce croisée de violence nouvelle!
Sa vue, sa vue! tous les agenouillages anciens et les peines relevées à sa suite.
Son jour! l'abolition de toutes souffrances sonores et mouvantes dans la musique plus intense.
Son pas! les migrations plus énormes que les anciennes invasions.
Ô lui et nous! l'orgueil plus bienveillant que les charités perdues.
Ô monde! et le chant clair des malheurs nouveaux!
Il nous a connus tous et nous a tous aimés. Sachons, cette nuit d'hiver, de cap en cap, du pôle tumultueux au château, de la foule à la plage, de regards en regards, forces et sentiments las, le héler et le voir et le renvoyer, et sous les marées et au haut des déserts de neige, suivre ses vues, ses souffles, son corps, son jour.

* * *


GENIO

Egli è l'affetto e il presente perché ha voluto la casa aperta all'inverno schiumoso e al rumore dell'estate, lui che ha purificato le bevande e i cibi, lui che è il fascino dei luoghi fugaci e la delizia sovrumana delle soste. Egli è l'affetto e l'avvenire, la forza e l'amore che noi, in piedi nella rabbia e nella noia, vediamo passare nel cielo di tempesta e bandiere d'estasi.
Egli è l'amore, misura perfetta e reinventata, ragione meravigliosa e imprevista, è l'eternità: macchina amata delle qualità fatali. Tutti abbiamo conosciuto lo spavento della sua concessione e della nostra: o godimento della nostra salute, slancio delle nostre facoltà, affetto egoista e passione per lui, lui che ci ama per la sua vita infinita...
E noi lo ricordiamo ed egli viaggia... E se l'Adorazione se ne va, risuona, la sua promessa risuona: "Indietro queste superstizioni, questi antichi corpi, queste coppie e queste età. Questa è l'epoca che ha fatto naufragio!"
Egli non se ne andrà, non ridiscenderà da un cielo, non compirà la redenzione dell'ira delle donne e dell'allegria degli uomini e di tutto questo peccato: poiché è avvenuto, egli essendo, ed essendo amato.
Oh ilsuo respiro, le sue teste, le sue corse; la terribile celerità della perfezione delle forme e dell'azione.
Oh fecondità dello spirito e immensità dell'universo!
Il suo corpo! La liberazione sognata, l'infrangersi della grazia pervasa da una violenza nuova!
La sua vista, la sua vista! tutte le antiche genuflessioni e le pene riscattate grazie a lui.
Il suo giorno! L'abolizione di tutte le sofferenze sonore e mobili nella musica più intensa.
Il suo passo! le migrazioni più enormi delle invasioni antiche.
Oh lui e noi! L'orgoglio più benevolo delle carità perdute.
Oh mondo! e il canto chiaro delle nuove sventure!
Egli ci ha conosciuti e tutti ci ha amati. Sappiamo, in questa notte invernale, da un promontorio all'altro, dal polo tumultuoso al castello, dalla folla alla spiaggia, di sguardo in sguardo, con le forze e i sentimenti spossati, invocarlo e vederlo, e allontanarlo, e sotto le maree e al sommo dei deserti di neve, seguire i suoi sguardi, il suo alito, il suo corpo, la sua luce.



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